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Histoire

Madagascar: des centaines de personnes commémorent la tuerie du 7 février 2009

Ce jour-là, dans un contexte de tensions politiques et sociales, la garde présidentielle de l’ancien chef d’État Marc Ravalomanana avait tiré sur la foule des partisans d’Andry Rajoelina alors que ces derniers projetaient d’installer un nouveau Premier ministre. Une quarantaine de Malgaches avaient alors été tués.

Avec notre correspondante à Antananarivo

Ils sont quelques centaines à s’être rassemblées ce dimanche devant le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra, lieu de la tuerie. Vêtus de blanc, rose rouge dans les mains,lesmembres de l’association des victimes du 7 février, élus du parti de la majorité, le chef de l’État et ses partisans se sont recueillis devant la stèle sur laquelle sont inscrits les noms de ceux qui sont morts à cet endroit précis. Un souvenir douloureux qui doit rester graver dans la mémoire collective, souligne Andry Rajoelina dans son discours

« Douze ans après, tout est encore dans nos cœurs. Nous pouvons encore entendre le bruit des balles et les cris des manifestants. Beaucoup d’entre nous en portent encore les séquelles. Les plaies ne sont pas encore refermées. Nous ne pouvons oublier, nous ne pouvons effacer de l’histoire ce qui s’est passé en ce lieu. Le sang versé des martyrs ne sera pas vain. Nous allons répondre au mal par le bien et le travail. Ensemble, nous allons œuvrer pour le développement de Madagascar. »

Le numéro 24 de la stèle

Pour Georges Randrianarison, 49 ans, les blessures sont encore bien vives. « Mon sang a coulé ici. Une balle a frôlé ma peau au niveau de ma tête. On a dû m’opérer. J’ai souvent des pertes de mémoire depuis. J’ai aussi perdu un membre de ma famille. Il y en a d’autres qui ont été blessés. C’est pour ça que l’on vient ici chaque année. On ne veut plus de sang versé dans notre pays. »

« Nous avions manifesté sur la Place du 13-Mai. Puis nous sommes venus ici pour mettre en place le Premier ministre, Monja Roindefo et, à peine arrivés, sans sommation, ils ont tiré. J’ai reçu une balle à l’oeil et au pied », se souvient pour sa part Augustin Rahajambolatiana, 41 ans.

Douze ans après cet événement qui a bouleversé leurs vies, certaines victimes ou proches vivent dans des conditions très précaires, comme Thérèse Razaiharivelo. Des larmes voilent ses yeux. « Mon fils a été tué ici, raconte-t-elle. Il est le numéro 24 sur la stèle des victimes. Il avait 18 ans à l’époque. Il a laissé sa fille orpheline. Je suis lavandière et je m’occupe d’elle seule. Nous vivons dans une maison en planches de bois et parfois je dois vendre ce qu’on possède pour payer ses frais de scolarité. »

Parmi les 219 membres de l’association des victimes du 7 février, certains ont obtenu des postes de fonctionnaires en guise de réparation.

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