L’information a été confirmée ce week-end par Africom, le commandant militaire américain en Afrique. Washington avait en permanence environ 700 soldats stationnés dans le pays, mais le président Donald Trump avait ordonné mi-décembre leur retrait.
Avec notre correspondant à Nairobi, Sébastien Németh
La directive présidentielle a été suivie. Et les soldats américains se sont retirés avec même deux jours d’avance sur le calendrier. Africom a confirmé qu’il restait en Somalie une présence très limitée, mais la quasi-totalité des troupes a été réaffectée sur d’autres sites. Le commandement américain a refusé de dire lesquels, mais on pense notamment aux deux seules bases américaines permanentes en Afrique.
D’abord Camp Simba, dans le sud-est du Kenya. Il y a un an, ce site dédié au contre-terrorisme et à la formation des militaires kényans, avait subi une attaque inédite des islamistes somaliens. Les terroristes étaient parvenus à tuer trois Américains. Le général Townsend, commandant d’Africom, était justement sur place samedi. Le site a d’ailleurs connu d’importantes améliorations sécuritaires depuis l’an dernier.
D’autres ont probablement été envoyés à Camp Lemonnier, la base américaine située à Djibouti.
Dans le même temps, Washington a promis de poursuivre la lutte contre les shebabs. L’intensité des frappes de drones reste d’ailleurs très élevée. La semaine dernière, l’une d’elles a tué un islamiste.
De leur côté, dimanche, les terroristes ont attaqué un convoi de l’armée somalienne escortant un gouverneur et des officiers à 50 km de Mogadiscio.
Beaucoup d’experts ont critiqué le retrait américain de Somalie. D’autant qu’il tombe à un mauvais moment. Les tensions politiques sont fortes à moins d’un mois des élections. Et le groupe terroriste pourrait profiter du vide laissé par Washington.