Inoussa Ousseini, cinéaste, sociologue, ancien ministre et ambassadeur du Niger à l’Unesco, est décédé ce mardi 5 janvier à Paris, à l’âge de 72 ans. Pionnier du film documentaire en Afrique, il fut aussi l’un des membres fondateurs de la fondation Jean Rouch.
Il avait été l’un des compagnons de route de Jean Rouch. C’est au ciné-club de Niamey qu’Inoussa Ousseïni, alors lycéen de 15 ans, avait rencontré le cinéaste ethnologue. Celui-ci le prend sous son aile. Arrivé en France en 1968, le jeune aspirant réalisateur passe son bac puis s’inscrit à la faculté des lettres de Tours tout en suivant les cours de son mentor à la Cinémathèque de Paris.
Grâce à lui il va rencontrer toute la fine fleur de l’ethnologie et de la sociologie françaises, notamment le chercheur Robert Jaulin, qui lui conseille d’étudier les Européens, en faisant de l’ethnologie sur les Français.
Inoussa Ousseini réalise ainsi La Sangsue, un film sur la sexualité des Français, puis Paris c’est joli, sur les expériences d’un Africain entré illégalement en France. Le film décroche le prix de la critique au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en 1976.
De retour au Niger, on lui confie la direction du département audiovisuel du CNRS de Niamey, créé par Jean Rouch. Dans le même temps, il accompagne le cinéaste dans ses missions à l’intérieur du pays et continue à tourner ses propres films : Ganga, Fantasia ou encore fêtes traditionnelles populaires du Niger.
En 2004, Ousseini a été nommé ambassadeur du Niger auprès de l’Unesco. Il a fondé le Forum africain du film documentaire de Niamey, qui s’est tenu pour la première fois en décembre 2006.