Auditionné ce mercredi par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le ministre Jean-Yves Le Drian a réagi à la candidature d’Alassane Ouattara avant de donner également son sentiment sur la situation au Cameroun.
Le député communiste Jean-Paul Lecoq a d’abord demandé au ministre des Affaires étrangères quelle était la position de la France sur la candidature d’Alassane Ouattara.
Réponse de Jean-Yves Le Drian : « Moi, je ne suis pas chargé d’apprécier la nouvelle Constitution de Côte d’Ivoire. Ce serait là vraiment de l’ingérence. Et vous le savez très bien monsieur Lecoq pourquoi nous en sommes là : en raison du décès de monsieur le Premier ministre, Gon Coulibaly, le président Ouattara a estimé devoir se représenter, c’est son libre choix. Notre souci, c’est de faire en sorte que le déroulé de ces élections se déroule dans l’impartialité et dans un climat apaisé. »
La situation au Cameroun abordée
Le patron de la diplomatie française a également été questionné à plusieurs reprises sur la situation au Cameroun, et notamment sur ce qui ressemble à un assignement à résidence de l’opposant Maurice Kamto. Une question qui a quelque peu irrité le ministre Le Drian.
« Je sais, vous voulez quoi ? Que j’aille le voir ? Moi, je suis allé le voir monsieur Kamto. J’ai dit aux autorités camerounaises que je n’irai au Cameroun que lorsque monsieur Kamto serait libre. Et j’ai respecté mon engagement », assure Jean-Yves Le Drian.
Jean-Yves Le Drian s’était rendu en octobre 2019 à Yaoundé juste après la libération de Maurice Kamto. Le ministre français des Affaires étrangères a invité hier soir les autorités camerounaises à « prendre les initiatives et les gestes d’ouverture nécessaires pour établir la confiance sur la scène intérieure ».
Un premier appel suivi d’un autre message à l’adresse de Yaoundé : « Nous appelons à la suite du décès en détention du journaliste Wazizi [Samuel, journaliste en zone anglophone, ndlr] les autorités camerounaises à mener une enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de sa mort. »
Le chef de la diplomatie française a en outre annoncé qu’il se rendrait prochainement à Bamako pour rencontrer les nouvelles autorités maliennes.