Le contrat avec le consortium belge Semlex expire ce mercredi 11 juin. C’est ce consortium qui depuis le 11 juin 2015 avait été chargé de produire le précieux sésame pour un montant parmi les plus chers du monde, officiellement 185 dollars. Depuis un mois, des organisations de la société civile regroupées sous la plateforme « Le Congo n’est pas à vendre » exigent la fin de ce contrat assurant qu’une partie de ce montant pourrait bénéficier à l’ancien président Joseph Kabila et exige de la transparence sur les options levées par le gouvernement congolais.
À la mi-mai, le porte-parole du président Tshisekedi avait assuré publiquement que le contrat avec le consortium Semlex ne serait pas reconduit. Mais des sources à la présidence et au ministère des Affaires étrangères avaient toutefois évoqué la possibilité de demander au consortium belge de continuer à produire les passeports jusqu’à la fin de l’année, tout en refusant de parler de prolongation ou d’avenant au contrat. L’objectif affiché était d’obtenir le transfert du matériel et des compétences, telle que prévu dans le contrat signé en 2015 et d’avoir le temps de trouver un nouvel opérateur pour la suite.
Presque un mois plus tard, le 3 juin à quelques jours de la fin du contrat, la ministre des Affaires étrangères écrit à Semlex pour lui proposer un « arrangement spécifique provisoire », mais aussi une nouvelle répartition de l’argent entre l’État et Semlex.
Aujourd’hui l’État congolais ne touche que soixante-cinq de dollars sur les 185 payés par un de ses citoyens. Sur les 120 dollars restants, la moitié est versée à une société basée aux Émirats arabes unis et liée à l’ancienne famille présidentielle.
Kinshasa a-t-il obtenu la signature d’un nouvel arrangement avec Semlex, sous quelle forme et avec quelle clef de répartition ? Le prix des passeports va-t-il baisser ? Une réunion avec Semlex était prévue lundi pour trancher ces questions, mais depuis, du ministère des Affaires étrangères à la présidence, on reste aux abonnés absents.
21 congolais ont assigné l’État, la société Semlex et l’Agence de régulation des marchés publics en justice pour le contrat signé en 2015, estimant qu’il n’était pas dans l’intérêt public. Mardi 10 juin, le tribunal du commerce s’est déclaré saisi et a renvoyé l’affaire au 23 juin.
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