Carence de nourriture, absence de produits pharmaceutiques… C’est la triste réalité de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Un député, en détention préventive, alerte de l’intérieur.
Mike Mukebayi, ancien journaliste élu député provincial, a écrit au chef de l’État pour dénoncer les conditions déplorables de détention dans ce centre pénitentiaire. Les ONG de défense des droits de l’homme confirment et parlent de véritable mouroir. Un détenu meurt chaque jour dans la prison centrale de Makala.
De sa plume, Mike Mukebayi s’adresse au président de la République Félix Tshisekedi, et témoigne avoir vu un vieillard mourir en détention, « par négligence », précise-t-il.
Les prisonniers ne sont pas nourris et ne sont pas non plus soignés, ce que confirme le président de la Fondation Bill Clinton pour la paix, qui visite régulièrement les prisons. Emmanuel Cole : « Les prisons manquent de tout, de nourriture, de médicaments… Cela fait des semaines que le dépôt de la prison centrale de Makala est vide. Il y a des morts au quotidien. »
Construite à l’époque coloniale pour une population d’environ 1 500 détenus, la prison centrale de Makala en héberge aujourd’hui plus du triple.
« Le chiffre de la prison centrale de Makala est de 8 113. Nous avons aussi constaté que 30 malades manquent de médicaments. Il y a seulement 500 personnes qui ont été condamnées. Tout le reste, ce sont des prévenus », affirme Emmanuel Cole.
Jeudi 26 décembre, le cardinal archevêque de Kinshasa a constaté de visu cette triste réalité. Fridolin Ambongo a vu des personnes affamées et d’autres atteintes de maladies graves. Conscient du problème, le vice-Premier ministre de la Justice a entrepris un programme de désengorgement – jusqu’ici timide – des centres pénitentiaires du pays.