Au Cameroun, Amadou Vamoulké, ancien directeur de la chaîne Cameroon Radio Television (CRTV), doit comparaître ce jeudi devant la justice. Ce journaliste de 69 ans, en détention provisoire depuis trois ans, est poursuivi pour « détournement de fonds publics ». La défense d’Amadou Vamoulké a, le mois dernier, demandé sa remise en liberté pour des raisons de santé. Et sur le fond, certains observateurs estiment que, jusque-là, peu de preuves ont été apportées pour démontrer sa culpabilité.
Les avocats de Amadou Vamoulké et l’association Reporters sans frontières s’inquiètent de son état de santé, qui ne fait, selon eux, que se dégrader.
RSF a pu lui rendre visite en prison. Il a le moral, nous explique Arnaud Forger, responsable du bureau Afrique de l’association, mais « c’est aussi quelqu’un de malade, nous explique Arnaud Froger. Il est atteint d’une bropathie qui a été diagnostiquée par deux neurologues au mois de septembre. Il nous a fait part de ses douleurs dans les jambes, qui le réveillent la nuit. C’est quelqu’un qui a besoin d’effectuer des examens complémentaires et des soins au plus vite. Ces examens, les neurologues le certifient, ne peuvent être réalisés qu’à l’étranger pour des raisons techniques. Il en est rendu à s’auto-médicamenter. Il est dans un état de privation de soins, d’urgence sanitaire… On considère que le tribunal criminel spécial, à défaut d’avoir pu dire le droit dans cette affaire, a au moins l’obligation morale de ne pas mettre en danger la santé et la vie de ce prévenu. »
► À lire aussi : Appel à la libération d’Amadou Vamoulké pour raisons de santé
Par ailleurs, peu de preuves ont été apportées pour étayer les accusations de « détournement de fonds publics » portées contre Amadou Vamoulké, poursuit Arnaud Froger, alors qu’il s’agit ce jeudi de la 24e audience.
C’est la 24e audience ce jeudi, c’est dire si l’accusation a été incapable pendant plus de trois ans de procédure d’apporter la moindre preuve dans ce dossier. Finalement il n’y a aucun témoin qui ait certifié de détournements qu’aurait réalisés Amadou Vamoulké… il est temps de siffler la fin de la partie