Des accrochages meurtriers ont eu lieu la semaine dernière en région Amhara, l’une des plus peuplée du pays, faisant au moins 22 morts, selon le leader d’un parti nationaliste local.
Cité par l’agence Reuters, ce leader affirme qu’un minibus voyageant de la frontière soudanaise à Gondar serait tombé dans une embuscade des miliciens de la communauté qimant, vendredi 4 octobre. Et selon la même source, le lendemain, 12 soldats des forces spéciales de l’Amhara auraient trouvé la mort lorsque leur convoi aurait à son tour été attaqué. Mais un porte-parole des Qimants, de son côté, affirme que ses hommes ne font que se défendre contre les agressions des nationalistes amharas.
Difficile de dire avec précision ce qui se passe autour de la ville touristique de Gondar. Des versions contradictoires s’opposent sur les accrochages de la semaine dernière, des accrochages récurrents depuis plus d’un an dans cette région très volatile de la Fédération éthiopienne. D’après un bon connaisseur du pays, cette incertitude est « surtout révélatrice de la confusion qui prévaut dans la région », alors que l’Éthiopie doit tenir des élections générales l’année prochaine.
Les Qimants sont une minorité disposant, dans quelques districts de la région, d’une certaine autonomie. Mais les Amharas prétendent que leurs revendications sont absurdes, puisque les Qimants seraient, selon eux, des Amharas à part entière depuis longtemps. Ils accusent les nationalistes de l’État voisin du Tigré, avec qui les relations sont très dégradées, de fomenter des troubles artificiellement.
Ce même observateur souligne qu’il serait pourtant « suicidaire » pour la minorité qimant de s’attaquer aux Amharas sans raison. Même si « l’ambiguïté des Tigréens est à prendre en compte » pour comprendre les incidents, selon lui. Cependant, les Qimants sont en effet depuis un an les cibles d’attaques à caractère ethnique. Ainsi un témoin, joint par l’agence Reuters, affirme que des hôtels appartenant à des Qimants ont été détruits après les incidents meurtriers cette semaine.