Les ONG dans la ville minière de Kolwezi dénoncent des cas de violation des droits de l’homme attribués aux militaires de l’armée congolaise affectés à la protection des entreprises minières.
Le dernier cas de violence en date est le meurtre ce mardi d’un jeune homme sur le site minier de l’entreprise Kamoto Copper Company, KCC. Pour la société civile, la coupe est pleine.
La goutte qui a fait déborder le vase est la répression militaire ce mardi d’une soixantaine des femmes et enfants sur le site des rejets miniers de l’entreprise Kamoto Copper Company. Ces femmes et enfants ramassaient les résidus du cuivre pour les revendre. Les militaires les auraient « copieusement tabassés », selon la société civile. L’un d’eux a succombé des suites de ses blessures, comme l’explique le membre de sa famille.
« Notre fils était élève de 6e secondaire. Comme tous les jours, hier, il a versé de l’argent auprès des militaires pour avoir accès à la carrière minière. C’était la seule façon pour lui d’avoir les moyens de payer ses études. Par la suite les mêmes militaires se sont retournés contre lui, lui ont ravi tout l’argent qu’il avait sur lui, l’ont tabassé jusqu’à la mort. Il n’avait que 19 ans. »
Les ONG de défense des droits de l’homme à Kolwezi élèvent la voix. « Nous avons enregistré plusieurs cas de violation des droits de l’homme qui sont en rapport avec des atteintes à la vie, des tortures exagérées, pointe Gautier Kayombo, de l’ONG SOS droits de l’homme. A Fungurume, ils se sont mis à brûler des cases et un enfant de trois ans a été brulé au 3e degré. Il y a eu des morts d’homme dont on n’a pas voulu parler. »
Au gouvernement provincial, on indique que ces militaires relèvent de la présidence de la République, elle qui a ordonné leur déploiement. En février dernier, la présidence avait retiré les militaires de ces sites mais plusieurs cas de violences et l’arrivée de milliers des creuseurs artisanaux sur les concessions des grandes sociétés minières l’avait amené à revoir sa décision.