C’est ce qu’a annoncé un porte-parole de l’armée nigériane dans un communiqué, le 20 septembre. Mercredi, cette même armée avait contraint l’ONG à fermer son bureau de Maiduguri (nord-est du Nigeria) en proie à une insurrection jihadiste, et ce « sans préavis, ni explication » selon l’ONG. L’armée nigériane accuse Action contre la faim d’avoir « aidé » la branche de Boko Haram affiliée au groupe État islamique en lui fournissant des « médicaments » et « de la nourriture ».
Tout s’est précipité mercredi soir. Des employés d’Action contre la faim à Maiduguri racontent avoir vu des véhicules militaires de l’armée nigériane se poster devant les locaux de l’ONG puis contraindre l’équipe à évacuer et à fermer les bureaux. Le directeur d’Action contre la faim au Nigeria s’est alors dit « très surpris », assurant n’avoir « aucune information » sur le motif de cette fermeture imposée.
Ce n’est que jeudi que l’armée a donné une explication officielle. Dans un communiqué, le colonel Isa Ado, porte-parole de l’opération chargée de lutter contre les groupes jihadistes dans le nord du Nigeria, a accusé l’ONG de mener des activités « malsaines » et « subversives » en soutien à des combattants de Boko Haram/Branche État islamique, et d’avoir notamment continué à leur fournir « des médicaments et de la nourriture » malgré des « avertissements répétés » de l’armée, selon la version de ce porte-parole.
L’ONG n’a pas encore réagi à ces accusations. La veille, suite à la fermeture brutale de son bureau à Maidiguri, elle avait seulement appelé les autorités du pays à la laisser travailler et regretté que cette fermeture ne la force à suspendre immédiatement ses programmes qui apportent un soutien à des millions de personnes vulnérables dans cette région en crise.
Rappelons que depuis juillet dernier, six employés d’ACF sont détenus par la branche de Boko Haram affiliée à l’État islamique que l’armée les accuse aujourd’hui d’« aider ».