En Tunisie, sept millions d’électeurs sont appelés à choisir leur président parmi une myriade de candidats ce 15 septembre. Parmi les 24 prétendants, le Premier ministre au bilan contesté Youssef Chahed, le magnat des médias poursuivi pour blanchiment d’argent et incarcéré Nabil Karoui, ou encore le premier candidat du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou. A quelques heures du silence électoral imposé la veille, deux candidats de second plan ont annoncé leur désistement en faveur du ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi.
Ce 15 septembre au matin, une petite vingtaine de personnes font la queue devant l’école de la rue de Marseille, à Tunis. Ces électeurs sont venus très tôt, vers 7h, pour être sûrs de voter. « Je veux élire un président qui va redresser l’économie de mon pays », confie à notre envoyée spéciale un vieil homme en lisant son journal, pour faire passer le temps.
École de la place des martyrs, Jendouba.
Khadija à très peu dormi, elle attend l’ouverture du bureau de vote. « J’attends ce moment depuis si longtemps, je suis heureuse d’écrire l’avenir de mon pays. »#TnElec2019 pic.twitter.com/U5gyoL8q2YMichel Picard (@PicardPress) September 15, 2019
Redresser l’économie : cette expression est quasiment dans tous les esprits. « Depuis huit ans, le pays a chaviré, la Tunisie est un bateau à la dérive », ironise un autre électeur. Dans la file d’attente, on compte également des jeunes. Omar, la trentaine, rêve d’un président qui va lutter contre le chômage des jeunes diplômés.
Fierté de voter
Devant le centre de vote, d’autres électeurs affichent leur fierté de voter, comme Abdel Aziz Mahjoub, un retraité, qui nous raconte avoir vécu la contrainte sous Habib Bourguiba, puis sous Zine el-Abidine Ben Ali. « Je suis heureux, dit-il, de voter librement aujourd’hui ».
12 000 d’observateurs sont déployés pour surveiller le bon déroulé du scrutin dans les bureaux de vote du pays #tunisiavotes pic.twitter.com/VJ8Vnlm0NR
Romain Houeix (@RHoueix) September 15, 2019
Côté organisation, pas de retard dans ce centre. Le matériel électoral était en place et les agents de l’ISIE, l’Instance supérieure indépendante pour les élections, attendaient avec impatience le démarrage officiel du vote à 8h.