Au Burkina Faso, en 2018, près de douze millions de cas de paludisme ont été enregistrés avec 4 000 décès dont 60% sont des enfants de 0 à 5 ans. Les moustiques sont de plus en plus résistants aux insecticides utilisés pour imprégner les moustiquaires. C’est dans ce contexte que, dans les laboratoires du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP), les chercheurs reproduisent plusieurs espèces de moustiques afin de tester l’efficacité des insecticides utilisés sur les moustiquaires.
Des régions comme celles des Cascades, de la Boucle du Mouhoun ou du Sud-Ouest doivent patienter jusqu’au mois d’octobre. Cette année, le gouvernement burkinabè et ses partenaires ont décidé de tester deux nouvelles moustiquaires dites de « nouvelle génération ».
« C’est vraiment en phase pilote. Nous nous sommes rendus compte que les moustiques devenaient de plus en plus résistants aux insecticides usuels classiques tels que la perméthrine qu’on utilisait pour imprégner les moustiquaires dans les campagnes précédentes », a souligné le Dr Adama Gansané, directeur du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme.
Des milliers de moustiques, issus de plusieurs familles, sont reproduits dans les laboratoires du CNRFP. Ces moustiques sont ensuite soumis aux insecticides. « Il y a certaines régions du Burkina où la transmission se fait toute l’année. Par conséquent, c’est important si vraiment on veut arriver à éliminer le paludisme, il faut cibler tous les vecteurs qui contribuent à la lutte », a expliqué le Dr Moussa Guelbeogo, entomologiste.
Cette année, ce sont plus de 12 millions de moustiquaires imprégnées qui seront mises à la disposition des populations. Selon les chercheurs, 60 % des moustiques, vecteurs de transmission du paludisme, piquent à l’extérieur.
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