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Mois de ramadan 2023-RDC : Un difficile carême aux musulmans du camp des déplacés de Munigi

Environ 500 musulmans  entassés dans des huttes en bâches au camp de Munigi passent le mois de ramadan dans une situation humanitaire délicate. Alors qu’ils consacrent les journées aux prières et jeûne, ces fidèles musulmans n’ont quasiment pas accès à l’eau et à la nourriture.

Ils sont à 5 km du nord  de Goma, la ville provinciale du Nord-Kivu. Près de cinq cents musulmans déplacés passent le mois de ramadan dans de mauvaises conditions. Ayant fui les combats qui opposent la FARDC et le  M23 à Rutshuru, ces fidèles musulmans n’ont ni accès à l’eau potable ni à la nourriture. Plusieurs d’entre eux tentent de rompre le jeûne suite à la famine.

 « Les musulmans passent ce mois de ramadan dans des conditions très difficiles. Si nous étions dans nos milieux, nous aurions vécu différemment ce mois-ci. Pour les musulmans l’eau est l’un des impératifs. Comme on le dit l’eau c’est la vie. Dans ce site il n’y a pas d’eau. Nous devons effectuer des kilomètres de marche pour avoir de l’eau », déplore Sumaili Kabumbu, un musulman du camp de Munigi arrivé depuis novembre 2022.  Ce sont les autres musulmans, indique-t-il, qui nous apportent de l’eau et se mobilisent pour nous apporter de la nourriture.  

Lire : Les musulmans de la RDC clôturent le mois du Ramadan 

Construit en planche, le bloc 18 du camp communément appelé site mosquée, est réservé pour les activités de prière de musulmans. « Depuis que nous sommes ici à la mosquée, nous n’avons déjà pas bénéficié d’aucune aide. Nous vivons par la grâce. Certains musulmans nous viennent en aide. Ils nous amènent un peu de sucre dans un sachet. Aucune ONG ne nous assiste. Nous n’avons pas d’eau, nous n’avons rien. La famine va nous tuer ici», explique la prénommée Anifa, une maman âgée de 46 ans, vivant dans une hutte de fortune d’une pièce avec ses six enfants, toute en colère et d’un ton fort.

Mafille Balume demande aux autorités et aux ONG, une assistance de la nourriture et de l’eau.

La situation humanitaire aux camps des déplacés se dégrade au jour au jour. Les organisations humanitaires avancent un chiffre de près de trois cents mille personnes qui vivent dans des conditions difficiles dans des camps près de Goma. La mobilisation pour une réponse humanitaire urgente à cette crise est jusqu’à présent insignifiante.

Augustin Sadiki 

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