LE JOURNAL.AFRICA
SANTE

Le diabète, une menace croissante chez les jeunes au Burundi

Le diabète, en particulier de type 2, devient une menace sanitaire majeure au Burundi, touchant de plus en plus les jeunes de moins de 25 ans, un phénomène autrefois rare. À Musaga, en mairie de Bujumbura, les cas ont bondi de 30 en 2012 à 268 en 2023. Malgré les actions du gouvernement et de ses partenaires, les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme.

Au Burundi, le diabète touche de plus en plus les jeunes, avec une hausse alarmante des cas. Au Centre de Santé de Musaga, dans la commune de Muha située en mairie de Bujumbura, le nombre de patients est passé de 30 en 2012 à 268 en avril 2023. L’Association pour le Soutien des Personnes Diabétiques (ASPD) pointe du doigt les habitudes alimentaires comme principale cause.

Selon Jackson Birikunda, nutritionniste à l’ASPD, une alimentation inadaptée, particulièrement chez les jeunes, aggrave la situation des diabétiques. L’ASPD sensibilise les parents à adopter une alimentation équilibrée, en divisant l’assiette en trois parties, légumes, féculents et une petite portion de viande ou de poisson. Cependant, la précarité économique limite l’accès aux médicaments et à une alimentation saine pour de nombreuses familles à faibles revenus.

Rose Ngendakumana, mère d’un enfant diabétique, témoigne : « Avec notre situation financière, acheter les médicaments est un défi. Sans aide extérieure, c’est presque impossible. Je suis sans emploi stable et je me débrouille comme aide-maçon. Respecter les recommandations alimentaires est très difficile. »

Lire aussi:Diabète type 2: une maladie qui met à genoux l’économie familiale

Cette situation crée des tensions, car les enfants diabétiques, comme Darleine Iradukunda, ne comprennent pas toujours les contraintes de leurs parents : « J’évite de parler de mes besoins, car mes parents disent qu’ils n’ont pas les moyens. Je me tais et je mange ce qu’il y a, comme du riz, même si ce n’est pas recommandé. »

L’ASPD poursuit ses efforts en visitant les familles pour vérifier le suivi des traitements et insister sur l’importance de la nutrition. Jackson Birikunda ajoute : « Une mauvaise alimentation cause plus de décès que la maladie elle-même. Tout le monde, et surtout les diabétiques, doit adopter une alimentation saine. » Les professionnels de santé recommandent un dépistage précoce, un suivi rigoureux des prescriptions médicales et un mode de vie sain pour mieux gérer le diabète.

Freddy Bin Sengi

Articles similaires

RDC-Uvira : des organisations locales luttent pour briser le tabou sur les menstrues

LE JOURNAL.AFRICA

Coronavirus en RDC : plus de 6 000 cas confirmés, 861 guéris

OKAPI CONGO

Ebola à Beni : le chef de la sous division de l’EPST appelle à ne pas céder à la panique

OKAPI CONGO
Verified by MonsterInsights