Un groupe armé de 150 combattants, l’Union des Jeunes Patriotes (UJP), s’est installé à Mbilinga, à la frontière de Beni et Lubero, depuis le 17 septembre 2025, prétendant combattre le M23. Leur projet d’expansion dans les villages voisins alarme la population. La société civile exige une intervention urgente des autorités.
Depuis le 17 septembre 2025, un groupe armé autoproclamé « Union des Jeunes Patriotes » (UJP), fort d’environ 150 combattants bien armés, s’est installé à Mbilinga, un village à la croisée des groupements Baswagha-Madiwe (Beni) et Mwenye (Lubero), dans le Nord-Kivu. Se disant originaires de Rutshuru et déterminés à affronter le M23, ces hommes projettent d’étendre leur emprise sur d’autres localités, comme Mashuwa, Mambombo, Ngazi et Mabela, provoquant une montée d’angoisse parmi les habitants.
Dans un territoire de Beni déjà marqué par l’insécurité chronique, l’arrivée de l’UJP ravive les tensions. « Ils prétendent combattre le M23, mais leur présence ici nous menace directement. Ils veulent s’approprier nos terres, et la peur gagne la population », alerte Justin Paluku Kavalami, président de la société civile de Baswagha-Madiwe.
Les habitants, désorientés, s’interrogent sur les véritables intentions de ce groupe. Les chefs coutumiers subissent des pressions pour céder des terrains afin d’y établir de nouveaux camps. « Nous sommes dans le flou. Qui sont-ils vraiment ? Que veulent-ils ? C’est une nouvelle épreuve pour nous », confie Justin Paluku.Certains résidents doutent de la sincérité de l’UJP : « S’ils visent le M23, pourquoi s’installer dans nos villages plutôt que sur les fronts ? », questionne un habitant.
Face à cette menace, la société civile exhorte les autorités, notamment le gouverneur militaire du Nord-Kivu et l’administrateur du territoire de Beni, à intervenir rapidement. « Nous demandons des explications claires et le déplacement de ce groupe. Nos communautés ne peuvent plus endurer cette pression », martèle Justin Paluku. Pour l’instant, ni les autorités provinciales ni nationales n’ont réagi officiellement.
Alors que la région aspirait à une accalmie, l’implantation de l’UJP fait craindre un regain d’instabilité. La population attend des mesures urgentes pour éviter que ce groupe ne s’enracine davantage.
