Depuis 2018, cinq coopératives à énergie solaire fournissent l’électricité aux réfugiés et à la population hôte au sud-est de l’Éthiopie dans les régions de Dollo Ado et Bokolmayo. Elles sont soutenues par l’Agence pour les Affaires des Réfugiés et des Rapatriés (ARRA), du gouvernement éthiopien, le HCR et la Fondation IKEA, qui soutiennent ensemble une stratégie plus globale en matière de moyens de subsistance, d’autonomie et d’énergie dans la région.
Ces coopératives sont réparties dans 5 camps des réfugiés se trouvant dans la région de Somali, au sud-est de l’Éthiopie. Plus de 168 000 réfugiés somaliens vivent dans cinq camps dans les régions de Dollo Ado et Bokolmayo.
« Sans électricité ni éclairage, les réfugiés ont du mal à réfrigérer leurs aliments, à charger leurs téléphones, à étudier ou à travailler après le coucher du soleil. », a expliqué Muhammad Harfoush, employé du HCR, en charge de la protection à Melkadida, où se trouve l’un des camps. « Les femmes et les jeunes filles sont également plus exposées aux violences sexuelles. » continue-t-il à expliquer.
Ces zones ne sont pas connectées au réseau électrique national. Le bois de chauffage est rare. Plusieurs ménages n’ont pas les moyens de posséder de petits chargeurs de téléphone. Ils n’ont pas aussi les moyens de posséder des batteries à énergie solaire vendus sur les marchés locaux.
Un moyen de se rendre beaucoup plus autonome
62 membres des coopératives sont devenus moins dépendants de l’aide et ont établi de solides relations de travail entre eux.
« J’ai décidé de rejoindre la coopérative afin de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille. Il est désormais de ma responsabilité de guider et de motiver la coopérative pour qu’elle se concentre sur la génération de revenus et l’investissement des gains. » explique Ahmed, président de la coopérative énergétique du camp de réfugiés de Buramino.
A lire : Burundi-Education: L’insuffisance des infrastructures, un défi majeur du secteur
« La meilleure décision que j’aie jamais prise. Grâce à cette activité, j’ai renoué avec la dignité, l’estime de soi et j’ai amélioré le bien-être de ma famille », ajoute-t-il. « Cela m’a vraiment ouvert les yeux et m’a fait comprendre que je pouvais être plus autonome. » renchérit Ali, vice-président de la coopérative Buramino et réfugié somalien.
Pas seulement générer des revenus mais aussi fournir l’aide aux plus vulnérables
Cependant, les coopératives génèrent un revenu pour leurs membres grâce à la vente d’électricité. En outre, elles fournissent aussi de l’électricité gratuite aux ménages les plus vulnérables.
Fatuma Farah, réfugiée somalienne de 38 ans, vit dans le camp de Buramino avec ses 10 enfants depuis 2014. Elle bénéficie de l’électricité gratuite et témoigne. « Le fait que nous bénéficions aujourd’hui de l’électricité a vraiment amélioré notre vie. Nous avons maintenant de la lumière la nuit. Cela aide mes enfants à pouvoir étudier et faire leurs devoirs. Nous pouvons l’utiliser pour recharger nos téléphones portables et faire fonctionner nos ventilateurs. Je peux également aider mes voisins lorsqu’ils ont besoin d’électricité. »
Ces coopératives énergétiques ont aussi contribué à alimenter les centres de santé des camps, les centres de quarantaine, le centre de distribution alimentaire du HCR et le centre d’accueil des réfugiés à Dollo Ado.
Ce projet est dans le cadre du défi énergie propre, un effort des entreprises, des gouvernements et des organisations en Ethiopie. Il est piloté par le HCR et l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Afin d’apporter une énergie abordable, fiable et durable à toutes les installations de personnes déracinées, et aux communautés d’accueil à proximité d’ici 2030.
A lire aussi : L’ONU «opposée» à l’envoi de demandeurs d’asile par Londres au Rwanda
Willy Muhindo