Au moment où les agriculteurs de haricot sont en pleine récolte du produit en saison culturale A, sur le marché les prix de ce légume ne cessent d’augmenter. Contrairement aux années antérieures, les agriculteurs expliquent cette monté par la faible production pour la saison culturale A.
Vendredi 6 janvier 2023, nous sommes au marché de Kinama de la commune Ntahangwa de la municipalité de Bujumbura. Les acheteurs croisés sur les lieux où se commercialise les haricots confirment la montée incessante du prix de haricots. Certains grands magasins de haricots sont presque vides. Selon le rapport de l’ISTEEBU (Institut de Statistiques et d’Études Économiques du Burundi) montre que le haricot a connu une inflation de plus de 72%.
En moins d’une période d’un mois, le prix des haricots a connu une hausse variant entre 1300 à 1600 BIF selon la variété de haricot. Une hyperinflation que n’avait jamais connue le Burundi depuis son existence. En ce moment le prix d’un kg de haricot de la variété jaune s’obtient à 3200 BIF au prix du grossiste contre 2200 BIF prix au début du mois de décembre. Les haricots connus sous le nom de Kinure, un kg varie entre 2900 et 3000 BIF, prix également au grossiste. Les haricots du nom de Kirundo, le prix varie de 2600 à 2700 BIF. Les haricots de variété Kinure au détaillant varient entre 3200 et 3300 BIF par kg. Les haricots connus sous le nom de Kirundo s’élèvent à 3000 BIF au détaillant.
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Les vendeurs demandent la diminution des droites douanes
Janvier Kanani, employé dans un grand magasin sis à Kamenge, a fait savoir qu’il s’approvisionne à l’intérieur du pays et à l’étranger à un prix élevé. Il a expliqué que le coût de transport élevé, les impôts et taxes, ainsi que la pénurie récurrente du carburant sont à l’origine de l’inflation incessante des haricots au Burundi.
Joselyne Kamikaze croisée au même marché a indiqué que leur famille a changé leur habitude de consommation suite à la hausse des prix de haricots. Selon elle, le revenu gagné n’est pas proportionnel au prix des denrées alimentaires sur le marché. Cette famille a pris la décision de prendre le déjeuner au restaurant où elle dépense moins cher. Elle a ajouté qu’acheter les haricots et les préparer dans le ménage demande beaucoup de moyens. Elle demande au gouvernement de revoir à la baisse les droits de douanes et de faciliter l’importation des denrées alimentaire en général.
Un agriculteur de haricot rencontré samedi à Maramvya, en commune de Mutimbuzi, province de Bujumbura, a indiqué que la hausse du prix de haricots coïncide avec la faible production des haricots.
« Nous sommes en pleine période de récolte des haricots de la saison culturale A, mais rien ne change sur le marché. La production a chuté de plus de 50%. La cause principale est liée au manque de l’engrais chimique. Certains cultivateurs ont cultivé les haricots sans engrais, faute de manque du point de vente. L’autre raison est que la période de septembre à décembre a affiché une faible pluviométrie », a réagi Charles Butoyi.
Cette hausse des prix incessante de haricots s’est manifestée depuis le début du mois de novembre 2022, sur tout le marché du pays et avec un accent particulier en mairie de Bujumbura.
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Pacifique Gahama