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Burundi : la hausse de prix du sucre provoque le désistement des vendeurs

La pénurie du sucre qui s’observe ces derniers jours dans différents coins du pays serait liée aux commerçants grossistes qui boudent l’approvisionnement auprès de la Sosumo. Le motif serait la baisse du bénéfice gagné par sac. Au moment où la société sucrière du Moso se justifie par la montée du prix  et non la baisse du profit. 

Le 27 juillet dernier, la société sucrière du Moso (SOSUMO) a revu à la hausse le prix du sucre sur le marché et touchant sensiblement les vendeurs. Le nouveau  tarif est structuré  comme suit. Le prix de vente par  Sosumo  toutes taxes comprises  3190 bif par kg ou 159500 par sac de 50 KG. Prix de vente par grossiste  toutes taxes comprises 3240 BIF par kg ou 162000 BIF par sac de 50 kg. Le prix de vente  par les détaillants  au dernier consommateur toutes taxes comprises 3300 par kg ou 165000 BIF. L’augmentation qui n’a pas bien accueilli par les grossistes. Dans certaines provinces, certains commerçants  ont choisi de suspendre  la vente du sucre. Les gouverneurs des provinces indiquent que la Sosumo  a réduit son bénéfice à hauteur de 1000 BIF. L’arrestation de la vente du sucre a provoqué la pénurie. 

Une tarification qui a provoquée des grognes au sein de ses clients directs; d’où l’organisation ce lundi 07 août dernier, d’une réunion d’urgence du Ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique avec les administratifs à la base pour avoir l’idée globale et apaiser la situation. 

Justifiant ce bourdonnement au cœur du commerce du sucre, Rémy Cishahayo, gouverneur de la province de Kayanza révèle que les commerçants travaillent en perte. Il ajoute que « les autorités administratives, de la sécurité et du renseignement ont effectué récemment une descente  sur le terrain pour s’enquérir de la situation de la vente et achat du sucre.  Ils ont constaté que  les vendeurs réalisent une perte de 800 BIF des charges s’ajoutent par sac dès les lieux de l’approvisionnement. » 

Pour Françoise Ngozirazana, gouverneur de la province Makamba a fait savoir que la Sosumo gaspille le sucre vainement. Elle  ne conteste pas la quantité de sucre accordée aux jeunes entrepreneurs qui fabriquent des jus se volatilisent dans la nature. Pour elle, la  quantité qu’elle distribue  n’est pas proportionnelle à leurs activités de production. « Ce sucre est incontrôlé », martèle-t-il. 

Pourquoi une carence de sucre sur le marché ?

Aloyas Ndayikengurukiye, administrateur directeur général de la Sosumo s’explique par la période de récolte la quantité du stock de sucre diminue et par conséquent provoque la pénurie du sucre pendant les mois  de juin, juillet et août. Toutefois, il donne l’espoir que la récolte de canne à sucre a déjà commencé. Depuis la campagne de récolte, la production de sucre  varie de 60 à 130 tonnes. Il espère que le mois de septembre le sucre sera disponible partout dans le pays.

Il explique aussi que  la Sosumo vend différents types de sucre, le sucre importé et le sucre produit localement. Il salue la mesure prise par le gouvernement de revoir à la hausse  le prix d’un kg de sucre. Il affirme qu’avant la montée du prix  la Sosumo  subissait  une perte de 700.000 BIF  par mois.  

Fides  Bigirimana directrice commerciale  de la Sosumo  indique que son entreprise compte sur le territoire national 2500 grossistes et plus de 3000 détaillants. Elle reconnaît qu’il  y a quelques mois certains quartiers de la ville de Bujumbura n’ont pas été servis suite au détournement de plus 15  tonnes de sucre. Pour le moment  les agents de la société sont actionnaires pour inventorier des nouveaux  vendeurs du sucre en attendant leurs enquêtes. Les conditions  requises sont les nouveaux vendeurs en mairie. La volonté de vente du sucre, le capital et l’espace suffisant pour acquérir une quantité supérieure ou égale  à 5 tonnes. Les listes des vendeurs sont établies par les administratifs à la base. La Sosumo notifie ladite liste.

Le problème rencontré est le manque de moyens de transport et par conséquent le retard de l’acheminement du sucre aux points de  stockage situés à  Bujumbura, Ngozi et Gitega. Elle précise que les camions utilisés pour l’acheminement du sucre aux points de stockage sont loués auprès des particuliers.

Des solutions gouvernementales 

Au cours de cette réunion des gouverneurs ordonnée par le Ministère ayant le développement communautaire dans ses attributions, Martin Ninteretse, patron de ce ministère, prend la mesure de suspendre sur la liste tous les commerçants qui refusent de s’approvisionner auprès de la Sosumo. Ensuite, il recommande à tous les gouverneurs des provinces la nouvelle liste des vendeurs du sucre avec des nouveaux noms.

Martin Ninteretse explique également que le sucre produit par la société sucrière du Moso (SOSUMO) est destiné à la consommation des ménages. Il invite les entreprises qui utilisent du sucre de s’approvisionner à l’étranger. Pour lui, le motif avancé par les commerçants  n’est pas fondé.  Le bénéfice n’a jamais changé. 

Pour conclure, il indique que « les commerçants doivent comprendre que les choses ont changé. Toutes les manœuvres de spéculation et des  détournements ont été découvertes. Ils ont intérêt à changer ce vielleux comportement ». 

Rappelons que la société sucrière du Moso est la seule société burundaise qui produit du sucre au niveau national depuis 1988.

Pacifique GAHAMA      

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