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Burundi: Convergence entre la religion et la science sur le planning familial

Le Burundi, où la majorité de la population est chrétienne, doit faire face à une croissance démographique rapide qui nécessite une politique efficace de la planification familiale. Un consensus commence à se former entre religieux et scientifiques sur l’importance de la contraception et de la responsabilité partagée des parents pour le bien-être familial.

Avec plus de 90 % de la population chrétienne, le Burundi fait face à une croissance démographique qui appelle à une planification familiale. Bien que les méthodes de planification familiale aient longtemps suscité des débats entre les religieux et les scientifiques, un consensus semble émerger. Des entretiens avec des représentants religieux montrent que certains points de vue religieux s’alignent avec des perspectives scientifiques.

«Contrairement à la famille où l’homme est ivrogne, dans une famille chrétienne et instinctive, il est facile de contrôler le nombre de naissances en utilisant une méthode contraceptive traditionnelle, comme le comptage»,  déclare le pasteur Jeanne Ndayishimiye, responsable de l’église Trinité Libre de Jabe, en soulignant que la planification familiale doit être un accord entre le mari et la femme.

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L’évangéliste Berchimans Ntakamugenga, responsable du ministère PURIMU et engagé dans l’assistance sociale, souligne qu’aucune mention dans les Écritures ne détermine le nombre d’enfants qu’un couple doit avoir. Il précise que l’homme peut choisir de s’abstenir chaque fois que sa femme est en période d’ovulation si le couple décide de limiter les naissances.

« Si le couple désire réellement pratiquer la planification familiale, à mon avis, cela implique que l’homme s’abstienne non seulement pour limiter les naissances, mais aussi si sa femme souffre de complications liées à l’accouchement », affirme-t-il.

Avec une population estimée à 13,2 millions d’habitants sur une superficie de 27 834 km², le Burundi est l’un des pays les plus densément peuplés, avec 442 habitants par km². Si des mesures ne sont pas prises pour contrôler la croissance démographique, la population burundaise pourrait dépasser 16 millions d’habitants d’ici 2030.

Impact socio-économique de la croissance démographique

Le pays se heurte à des difficultés économiques depuis 2015, à la suite du troisième mandat contesté de Pierre Nkurunziza. La crise économique se manifeste par la dévaluation de la monnaie, la hausse des prix des denrées alimentaires et une pénurie de carburant, plongeant ainsi la population dans la précarité.

Malgré les avancées en matière de croissance économique depuis l’arrivée d’Évariste Ndayishimiye à la présidence, le Burundi reste parmi les plus pauvres du monde. La pauvreté n’a que faiblement reculé en raison d’une forte croissance démographique, évaluée à 3,1 % par an, avec un taux de fécondité de 5,2 enfants par femme, d’après la Banque mondiale.

Jules Henri Poncelet, économiste belge, souligne que « l’augmentation rapide de la population a des répercussions sur l’agriculture et la répartition des terres. Avec de nombreux enfants, les terres doivent être partagées, ce qui réduit leur taille et complique la production ». Il insiste donc sur la nécessité d’une stratégie de planification familiale pour mieux réguler la population.

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Le Burundi est l’un des cinq pays les plus pauvres du monde, avec 87 % de sa population vivant avec moins de 1,9 USD par jour, selon la Banque mondiale, et un PIB par habitant de 245,8 USD en 2023, selon le FMI.

Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage

Pour la quatrième fois, le Burundi lance un recensement général de la population. Après ceux de 1979, 1990 et 2008, le RGPHAE-2024 vise à fournir aux utilisateurs des données statistiques officielles pour la planification, le suivi-évaluation, la recherche et l’enseignement.

 « Nous voulons comprendre la situation du pays afin de mieux planifier l’avenir », a déclaré le président Évariste Ndayishimiye, le 2 septembre dernier, selon la cellule de communication de la présidence, le lendemain du début des activités du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage.

Pour l’UNFPA, partenaire technique et financier de ses initiatives, le RGPHAE-2024 a pour objectif de sensibiliser l’ensemble des acteurs du développement à l’importance des données sociodémographiques, économiques et agropastorales dans la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques de développement.

Le Burundi est confronté à une augmentation rapide de sa population, nécessitant des actions concrètes pour y faire face. D’après l’étude « Maîtriser la croissance de la population pour profiter du dividende démographique en Afrique subsaharienne», le pays pourrait atteindre 75,2 millions d’habitants d’ici 2100.

Prosper Aobe

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