Alors que nous n’avions pas encore fini de pleurer la mort inopinée du président de la République, avant même de l’avoir enterré, nous acclamions le nouveau. Les Abatwip auront vécu une semaine chargée en émotions…
Nous ne savons jamais à quel moment elle frappera. Comme un coup de massue, comme un cauchemar, la faucheuse a frappé et au cœur de la représentation nationale à son plus haut niveau. L’institution de la présidence de la République du Burundi. Un choc, un symbole, une solidarité, des pleurs des cris, des réflexions et d’analyses allant jusqu’à autopsier le corps du défunt pour trouver la cause de la maladie. Mais il y avait aussi, pour certains, des réjouissances. Pour ce cas, j’en fais fi.
URGENT: Le Gouvernement de la République du Burundi annonce avec une très grande tristesse le décès inopiné de Son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’Hôpital du Cinquantenaire de Karusi suite à un arrêt cardiaque ce 8 juin 2020. pic.twitter.com/PP46kKzAM5
— Burundi Government (@BurundiGov) June 9, 2020
Les fervents religieux nous apprennent à accepter ainsi le sort réservé à tout homme en disant et reconnaissant que Dieu reprend ce qu’il a donné et il le fait quand il le souhaite. Un hashtag a vite vu le jour, #ThankYouNkurunziza, où des nombreux abatwip expriment leur profonde reconnaissance en la personne du défunt. De quoi parfois ressortir les blessures non encore cicatrisées sur la place publique.
L’histoire en marche! #ThankYouNkurunziza https://t.co/Kgm2jfP2OO pic.twitter.com/Pc8CVok992
— MK Marley (@NASM95) June 18, 2020
« Préparez dès aujourd’’hui ce que vous voulez être demain, votre destin est entre vos mains, il suffit d’’être maître de soi-même !» a martelé SE @pnkurunziza dans une conférence nationale des jeunes.#ThankYouNkurunziza pour votre investissement dans la jeunesse #Burundi-aise. pic.twitter.com/9mIMr5pJnW
— Guy Auriane (@guy_auriane) June 14, 2020
Narize primaire/secondaire ndaheza ntananijwe kubera ubwoko mvamwo, ntanubwigeze bushirwako kuri bulletin.
Ndiga Kaminuza, ntora igisata ngomba hatarabwe ubwoko canke intara.
Iyo ataza kubaho sinohonyoje ikirenge kw’ishure. Mba narahunze canke narapfuye. pic.twitter.com/o5S6qW61C0— я надеюсь Auric Nitonde (@AuricNit) June 18, 2020
C’est plus d’un Burundais qui a été choqué par cette « mystérieuse » et inopinée disparition du président de la République. Une occasion pour détecter des talents en criminologie et médecine.
Parce que l’arrêt cardiaque ça vient lentement comme la mycose peut-être ?
— Antoine Vumilia Muhindo (@AntoineVumilia) June 9, 2020
La faucheuse aura touché le premier des locataires de Ntare house à quelques jours d’un des événements historiques. Les citoyens burundais allaient assister quelques jours à la passation historique du pouvoir entre deux présidents issus des élections.
#Burundi : Birababaje kubona igihe cose duhejeje amatora haca haba ibintu bibi, ndababaye cane kuko narishaka kubona kuncuro yambere haba amatotora agahera hanyuma umukuru w’Igihugu agashikiriza uwundi mu mahoro n’umutekano. Imana y’Uburundi iduhangaze! @ApolloSmile @GabbyBugaga pic.twitter.com/861c4uJ4O8
— Balthazar NIYONZIMA (@nibartez) June 12, 2020
Ce moment historique n’est peut-être pas encore prêt à être vécu avant 2034. Toute une éternité, diront certains. Un président a prêté serment comme lors des coups d’État.
Les 15 ans et quoi d’autre ?
Le débat qui n’aura jamais de conclusion est certainement celui du bilan à l’actif du feu président Nkurunziza. Et d’ailleursk les débats n’ont presque jamais de conclusion. Le président Nkurunziza a été l’homme à qui tout aura réussi, qui a fait pas mal de réalisations à son actif notamment la symbolique gratuité de l’enseignement primaire, la gratuité des soins pour les enfants, etc. La tache noire sera certainement le troisième mandat. Et les plus farouches opposants iront jusqu’à dire qu’il aura été le seul responsable de la crise. Je m’arrête par là.
En matière de bilan, il y a trois sortes de loupes pour y voir plus clair : des loupes standards, des loupes agrandissant les images de gauche et enfin des loupes agrandissant les images de droite.
La déshumanisation continue de prendre de l’ampleur,je m’indigne contre les gens qui se réjouissent de la mort d’un être humain.Personne n’échappera à ce défit Pierre Nkurunziza a un bilan dont ses partisans peuvent se taper la poitrine.Pierre Nkurunziza RIP ! #EspaceGG
— Maurice KOUROUMA (@MauriceKouroum5) June 10, 2020
Plus de 15 ans avec un pouvoir irresponsable bizofata 50 ans pour revenir à la normale. Constructions des écoles sans enseignants, polique yo kuvyara kubuntu dans un pays ifise un problème de surpopulation, le pays n’est élastique etc… bizotera ingorane zitagira uko zigana.
— manuel Musoda (@MusodaManuel) June 16, 2020
@willynyamitwe @pnkurunziza Un héros est celui qui accomplit avec dévouement et détermination, courage et compétence, les tâches que son époque impose à tous. Notre Pierre Nkurunziza, vous avez incarné cette définition pdt votre temps. Ns sommes fier de vous #ThankYouNkurunziza pic.twitter.com/CP12boVshC
— Bryan Mugisha (@BryanM_20) June 17, 2020
Pierre Nkurunziza et les abatwip
Nous nous souviendrons de notre président moins bavard sur les réseaux sociaux dont sa proximité avec les masses paysannes nous rappelle qu’il aimait peut-être avant tout les relations physiques que virtuelles. Les seuls gazouillis qu’il affectionnait étaient certainement ceux de ses nombreuses plantations. Nous retiendrons au cours des huit années passées sur Twitter, 470 tweets dont seulement 9 signés PN.
Ni Imana ikora induru zivuga.
– PN
— Pierre Nkurunziza (@pnkurunziza) August 31, 2015
Les souvenirs de la Twittoscopie
On se souviendra de vos prières pour nos cultures et récoltes, de vos danses à la roi David pour louer votre seigneur, de votre passion pour le sport et particulièrement le foot. Nous ne saurons pas après combien d’années, nous apprécierons encore ces jonglages présidentiels, ces buts à la Zidane que vous aimiez très particulièrement. Y aura-t-il encore un président qui aime autant pédaler ?