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Covid-19 : quatre points qui définissent la riposte burundaise

Avec les 21 nouveaux cas qui viennent d’être testés positif à la Covid-19, la courbe de la maladie ne semble pas fléchir au Burundi. Alors que chaque pays s’efforce de riposter, le Burundi n’est pas en reste, et quelques mots sont à retenir de cette riposte.

Budget 2020/2021 sans Covid-19

À la lecture du Budget national 2020-2021, aucun montant n’a été alloué à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Une chose étrange. Comment combattre le coronavirus sans argent ? Surtout dans un pays classé parmi les pays de Priorité 3, c’est-à-dire dont le risque est très élevé ? L’évidence est qu’on a besoin de moyens financiers pour lutter contre cette pandémie, d’autant plus qu’elle est la cause d’un marasme économique sans précédent. Ce fléau de Covid-19 ne dit rien aux élus du peuple ? Une chose est sure : au-delà des mesures de prévention, un fonds d’urgence contre le coronavirus est nécessaire, pour permettre d’intensifier le dépistage, la prise en charge des gens en quarantaine et pour protéger les citoyens des conséquences économiques.

Personna non grata

Avec l’expulsion du représentant de l’OMS et ses trois experts, la date du 13 mai est à inscrire dans les annales de la riposte de la Covid-19. La raison : la gestion quelque peu « décriée » de la Covid-19. Un nouveau tournant dans un contexte où l’OMS était un grand partenaire du Burundi. Pour rappel, c’est l’OMS qui a offert au Burundi le centre de traitement Ebola et Covid-19 de Mudubugu, ainsi que les premiers appareils et matériaux de dépistage du Covid-19. Peut-on dire que le pays a coupé la main qui donne ? Le temps nous le dira.

« Infodémie »

Dès l’enregistrement du premier cas de Covid-19 au Burundi, les fake news, rumeurs et intox se sont répandu aussi vite que la maladie. Des rumeurs de confinement ici et là, des cheveux dans la bible, des faux remèdes comme quoi les feuilles d’eucalyptus, de l’alcool frelaté ou manger de l’ail prévient le Covid-19, ont inondé les Burundais. Et le pire, ça continue vu le flot de rumeurs, informations et contre-informations qui accompagnent les déplacements des hauts cadres du pays à l’étranger, comme c’est le cas avec la première dame et le ministre de la Santé récemment. Si les gestes barrières semblent pour le moment les meilleurs moyens de limiter la propagation de la Covid-19, la vigilance et la bonne communication sont aussi l’une des meilleures façons d’éradiquer les fausses nouvelles.

Déni

Contrairement à bon nombre de pays africains qui, malgré un nombre de cas nettement inférieur à la plupart des autres régions du monde, ont pris des mesures drastiques, le Burundi ne semble pas suivre la cadence. Pour la plupart des Burundais, dont certaines autorités, c’est le déni total. La Covid-19 n’a pas l’air si grave que ça. Et en plus, le Burundi serait habitué aux épidémies et donc : « N’ayez pas peur, Dieu est au contrôle ». Toutes ces raisons ont encouragé le pays à battre la campagne électorale et à maintenir des rassemblements comme si de rien n’était. Même la population ne prend plus à cœur les mesures barrières sans que cela ne gêne personne. 

Un déni qui ne présage rien de bon, selon moi, vu que le pays commence à enregistrer de plus en plus de cas.

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