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Enfants issus de l’adultère : des perdants à tous les coups

Récemment, l’histoire d’une femme policière qui a brûlé l’enfant de son mari et sa maîtresse a fait le tour des réseaux sociaux. Quand j’ai eu connaissance de cette histoire, qui est une parmi beaucoup d’autres malheureusement, je me suis posé plusieurs questions sans réponses.

Voici ma première interrogation : quelle faute avait commis cet enfant pour finir le ventre brûlé au deuxième degré ? Et la deuxième : pourquoi cette policière s’en est-elle prise à un innocent au lieu de s’attaquer aux adultes concernés ou précisément à son mari avec qui elle avait un engagement de fidélité ? Personne n’a pu me répondre.

Le plus triste, c’est de se dire que ces situations peuvent être évitées mais ne le sont pas toujours. Faire un enfant en dehors du mariage est une chose, mais pourquoi le ramener au sein du foyer conjugal si ce n’est que pour l’exposer à la frustration et la haine de la cocue ? En effet, beaucoup d’hommes sont convaincus que la femme naît naturellement programmée pour la maternité et qu’elle peut élever un enfant peu importe qu’il soit le sien ou pas. Ceci fait qu’ils vont donc récupérer leur descendance extraconjugale pour les ramener dans leurs foyers en vue de les élever ensemble avec les enfants légitimes. Une erreur pour la plupart des cas qui peut être fatale à l’enfant innocent issu de l’adultère. Ce dernier sera souvent maltraité par sa belle-mère qui verra toujours en lui le fruit de la trahison de son mari.  

Sous la pression des dictons burundais du genre « Niko zubakwa » les femmes sont poussées à supporter les écarts de leurs maris et rester au foyer. Mais cela ne va pas effacer la colère et la rancune engendrées par la tromperie de son mari. Et à défaut de se venger sur son mari ou divorcer, la cocue va rediriger sa haine vers l’enfant illégitime à sa portée. 

Dedans ou dehors : toujours coupable 

Elise* 27 ans, a su récemment que son défunt père avait eu une deuxième famille et qu’elle avait du coup d’autres frères et sœurs de presque son âge. Elle a donc entrepris d’entrer en contact avec eux pour mieux faire connaissance avec eux.« J’ai été très mal reçue par mes demi-sœurs, qui ont refusé de croire qu’on avait le même père et m’ont traité d’imposteur à la quête d’une part d’héritage de notre père alors que je gagnais déjà bien ma vie. Le seul soutien que j’ai eu est celui de mon demi-frère qui a même vu une ressemblance entre moi et notre père commun », raconte-t-elle. Ces différentes prises de position ont créé des désaccords au sein de la famille dont le coupable désigné était Elise évidemment, alors que cette dernière avait juste envie d’entrer en contact avec sa nouvelle famille.  

Si donc certains hommes préfèrent garder secret les enfants conçus en dehors du mariage en donnant (ou pas) une pension alimentaire à leurs mères, ils omettent également de les reconnaître légalement. Et cela crée des problèmes lors des partages d’héritage (s’il y en a). On le voit souvent lors des levées de deuil définitives des chefs de famille, des personnes se déclarant enfant caché du défunt et réclamant une part de l’héritage familiale. Ce qui cause inévitablement des querelles familiales plus ou moins violentes selon les cas. 

Faudrait-il donc responsabiliser les amants de ne pas faire d’enfants ? Impossible.  Donc, chers messieurs si vous menez une double vie et qu’il en résulte un enfant, faites au moins l’effort de le reconnaître légalement comme vos enfants légitimes pour ne pas le pénaliser injustement et créer des guerres fratricides après votre départ pour l’autre côté, na kare ngo nta mwana n’ikinono. Ayez aussi le bon sens de ne pas décider unilatéralement de ramener votre progéniture dans le foyer et l’exposer comme un trophée de votre toute-puissance masculine.

 

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