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#ThePoliticianWeWant : Buyengero, une histoire, mais quel avenir ?

Avec son unique route asphaltée, des pénuries d’eau courante récurrentes et seulement deux centres éclairés, Buyengero peine à faire rêver sa jeunesse, malgré une réputation de « milieu propice au commerce ». Les attentes sont nombreuses pour les futurs dirigeants.

La commune Buyengero, c’est d’abord une histoire en rapport avec un père blanc très célèbre à Bujumbura. Le nom de sa paroisse catholique, éponyme, sera toujours gravé dans les cœurs des chrétiens catholiques de Bujumbura et spécialement ceux de la paroisse Guido Maria Conforti dit Kwa Buyengero, construit sous l’égide du père Joseph De Cillia Giuseppe, connu lui-même sous le sobriquet de Buyengero. 

Fondateur de ces deux  paroisses, De Cillia fonda la paroisse Buyengero vers 1991 avant d’aller s’installer à Bujumbura. Sa voiture sur laquelle était mentionné Buyengero fut l’élément déclencheur de son surnom. Mais Buyengero, c’est plus que ça.

La jeunesse face aux défis 

Située dans le nord-est de la province Rumonge, la commune Buyengero est l’une des cinq communes composant cette nouvelle province du Burundi. Buyengero dispose malheureusement de peu d’infrastructures pouvant aider sa population. La pénurie d’eau potable dans la zone de Mudende fait grincer des dents. Les habitants du centre Kigongo, proches du centre de santé de Kirama y savent quelque chose lorsqu’ils doivent puiser chaque jour l’eau qu’on utilise sur ce centre de santé. 

Des centres comme Kigongo, Mudende, Bubera, Kabumburi, établis sur la route Rumonge-Buyengero font de cette commune un milieu propice pour le commerce. Néanmoins, cette unique route est difficilement praticable. Le jour de notre visite à Buyengero, nous avons passé de bons moments par des échanges fructueux avec des jeunes de Muyama.

« Il est temps de penser à nous »

Sans route asphaltée et avec seulement deux centres éclairés dont Muyama et Muzenga, comme nous le raconte Claude, détenteur du diplôme de technicien mais devenu coiffeur, la vie n’est pas du tout facile : « Les jeunes d’ici ont du mal à se trouver des activités génératrices de revenus. Un bon nombre de jeunes élèves, diplômés et chômeurs, ont déjà perdu l’espoir de vivre une meilleure vie après leurs études. Terminer les études et devenir coiffeurs, taxi-motards, serveurs, tels sont les fonctions qu’occupent les plus chanceux », indique-t-il. Une bonne majorité reste donc à la maison, ne trouvant pas de business rentable. Cette jeunesse reste pourtant optimiste, attendant 2020 comme le messie.  

« Pour moi, le futur dirigeant de leur commune devrait être bâtisseur pouvant leur offrir des infrastructures modernes et durables », fait savoir Sylvain, un taxi-motard. Conscients que l’Etat ne peut pas embaucher tous les jeunes, Jeanine, serveuse dans un cabaret, rêve d’ « avoir un dirigeant très attaché aux questions des jeunes, avide de résoudre le chômage par la mise en place des associations inclusives pour le financement de leurs projets ». 

Quant à l’opposant idéal, pour ces deux jeunes gens, tous détenteurs d’un diplôme des humanités générales, il devrait être celui dont le projet de société vise le développement intégral du pays. Il devra ensuite être celui qui marie les paroles aux actes. 

Avec une superficie de 214.72 Km2, la commune Buyengero comptait 58.670 habitants en 2008, lors du dernier recensement. Subdivisée en 3 zones dont Mudende, Muyama et Muzenge, Buyengero est séparée de Songa à l’est par la rivière Murembwe et  de Burambi par la rivière Dama à l’ouest. Le fameux dicton « Nta Burambi nta Buyengero » s’expliquerait par le fait que Burambi est la mère de cette dernière.  

L’élevage des vaches se fait avec un objectif précis. La plupart des hommes  de Buyengero vivent du commerce des bœufs qu’ils achètent moins chers pour les vendre après quelques 4 ou 5 mois chez les bouchers. 

 

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