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Analyse

Burundi : quelle école nous faut-il aujourd’hui ?

Il y eut l’école de la « tête bien pleine » de Rabelais : elle produisit des savants idiots. Puis vint l’école de la « tête bien faite » de Montaigne qui devait produire le savant idéal et connut beaucoup de succès. D’autres expériences furent tentées mais sans succès, comme l’École de Summerhill, (Royaume-Uni) où l’élève faisait ce qui lui plaisait et produisit des libertins. Quelle école faut-il aujourd’hui au Burundi ?

Une étude récente de la Banque Mondiale (octobre 2019) souligne la pauvreté d’apprentissage au Burundi, où les chiffres font peur et honte à la fois. Voici en substance ce que cette étude nous apprend : 

  93 % des enfants âgés de 10 ans, c’est-à-dire à la fin de leurs études primaires, ne sont pas capables de lire et comprendre un texte basique.

Un autre triste constat relevé par un blogueur de Yaga qui a été interpellé par cette situation.

Les faits sont têtus. Le taux de réussite au concours national pour la classe de 9e fondamentale, édition 2019, est scandaleux. Pour l’année 2019, seuls 14 % de l’effectif ont pu avoir la moitié de la note de 200. Cela montre la dégradation de la qualité de l’enseignement au Burundi.

L’école d’aujourd’hui : science avec conscience

Le but de toute éducation est de faire de l’enfant un adulte responsable. Le véritable « Éducateur » facilite chez l’élève le développement du savoir intellectuel, du savoir-faire, et de son comportement. Le système d’éducation est efficace quand il fait évoluer l’éduqué vers l’objectif ultime : développement de sa personnalité qui le rend responsable de sa conduite irréprochable en tout, un homme bien dans sa personne, intégré dans sa société et tourné vers l’avenir. 

Bref, une tête bien faite dans un esprit sain. L’école moderne donne à l’élève confiance en lui-même pour le rendre capable de se gouverner seul dans la vie socioprofessionnelle où il est intégré grâce à ses connaissances intériorisées et appliquées. Ainsi le système mettra plus en valeur le fait d’apprendre des choses que le fait de réussir à tout prix, même par la tricherie. 

Des sanctions éducatives 

Sans mettre en avant les sanctions, l’enfant les perçoit comme de la haine, un élève fautif doit être puni. Mais les sanctions trop sévères touchent seulement les apparences superficielles, car l’élève cherchera à échapper aux sanctions, et ne feront pas changer l’enfant. 

C’est plutôt l’amour et l’approbation qui guérissent l’enfant de ses problèmes. Car un enfant qui se comporte mal a un problème. L’Éducateur cherchera à savoir lequel et à aider l’enfant à le surmonter en lui prodiguant des preuves d’amour et de soutien. Mais il ne faut pas pour autant toujours satisfaire le désir de l’enfant. L’Éducateur lui montrera la limite de ses droits.

 

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