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Yagadécodeur : ce qu’il faut savoir sur les armoiries du Burundi et le blason national

À part l’hymne et le drapeau national, les armoiries sont cet autre symbole qui distingue le Burundi des autres pays du monde. Quand ont-elles été adoptées ? Dans quelles circonstances sont-elles apparues ? Quelle est l’histoire derrière les armoiries actuelles ? Éclairage.

Les armoiries sont un des signes de la souveraineté nationale. Elles sont utilisées en grande partie comme cachet du gouvernement, et comme insigne des forces de défense nationale. 

Au Burundi, elles se composent d’un bouclier (écu) de couleur rouge, liseré d’une bande dorée. Au centre du bouclier, se trouve la tête d’un lion au ton doré, avec des traits du visage en noir. Ce bouclier est supporté par trois lances traditionnelles dont le fer est de couleur blanche. À la partie inférieure, une banderole en argent laisse voir la devise nationale.

L’adoption

C’était un mardi; le 29 novembre 1966, sous la présidence de Michel Micombero. Comme le livre « Au bord des génocides » de J.P.Chrétien et Dupaquier le relate, ces armoiries ont été adoptées par le Conseil national de la révolution, qui venait d’abolir la monarchie

Ces armoiries se blasonnaient ainsi : « De gueules à la bordure d’or, une tête de lion en son centre. Le blason est soutenu par trois lances traditionnelles africaines et posé sur une ceinture d’argent avec la devise nationale « Unité, Travail, Progrès ». Cette description est toujours la même jusqu’aujourd’hui, comme nous le lisons dans la Constitution du 7 juin 2018, en son article 11.

Le blason « Inganji »

« Inganji », est le nom du blason qui porte les armoiries du Burundi. Selon le Lieutenant Ngendakumana, il y a deux circonstances où le blason Inganji est utilisé. La première, c’est à l’aéroport pour accueillir un président étranger ou quand le président de la République voyage à l’étranger. Devant ce blason, les présidents s’inclinent. 

« Quand le président part à l’étranger, s’incliner devant ce blason est une façon de lui rappeler que la patrie doit être au cœur de son voyage. À son retour ou quand on accueille un président étranger, s’incliner devant ce blason est un signe que la patrie lui souhaite la bienvenue », explique le lieutenant Ngendakumana. Deuxièmement, c’est lors des cérémonies de l’indépendance nationale, au cours du défilé militaire. « Quand ce blason passe, tout le monde se lève en son honneur », renchérit le lieutenant.

Sous colonisation

Les armoiries du Burundi ont une histoire qui a abouti à leur design actuel. Sous la colonisation allemande, le Burundi était une entité de l’Afrique orientale allemande. Le blason était formé par un écusson, séparé en trois parties. De haut en bas, on retrouvait une couronne royale, « le Reichsadler ou l’Aigle impérial » et la tête d’un lion tout en bas. Malheureusement, ces armoiries furent préparées, mais jamais officialisées.

Après le traité de Versailles du 28/6/1919, le Burundi était placé sous mandat belge. Là, les armoiries étaient formées d’un écu en bouclier, la partie supérieure occupée par une grue couronnée dont la naturelle couronne et les pattes sont d’or. La partie inférieure était occupée par la tête d’un lion, et le bouclier était soutenu par quatre lances.

Dans le Burundi indépendant

Après l’indépendance, le pays était une monarchie constitutionnelle. Selon Patrice Ntafatiro, chercheur sur la culture burundaise, les armoiries royales avaient pour auteur Ndikumana Zacharie, fils de Ndoyaha. Il était natif de Giheta, en province Gitega. Étant le meilleur au Centre céramique de Giheta dirigé par le père Giuseppe Boccaccio « qu’on surnommait Bukaci », Ndikumana a fabriqué les armoiries royales en 1959, sous la demande du roi Mwambutsa IV Bangiricenge. Ils étaient formés par un écusson rouge aux bords jaunes/or, avec au milieu, la tête d’un lion calme (contrairement à l’actuel qui a l’air en colère) avec une crinière épaisse.

 Au-dessus de l’écusson, il y avait un tambour traditionnel « Karyenda », entouré de deux branches de laurier (udushurushuru). Quatre lances soutenaient l’écu en sautoir. Selon Ntafatiro, ces lances symbolisaient les quatre lignées royales dont Ntare, Mwezi, Mutaga et Mwambutsa. En bas du bouclier, se trouvait la devise en Kirundi « Ganza Sabwa ». Ces armoiries dureront du 1er juillet 1962 au 29 novembre 1966, la date où les armoiries actuelles ont été adoptées.

Voici les modifications en image de ces différentes armoiries :

Armoiries du royaume d’Urundi, paru dans une revue belge de 1956.
Armoiries du royaume d’Urundi, paru dans une revue belge de 1956.
Armoiries royales (1962-1966)
Armoiries actuelle (1966 à nos jours)

Le lion étant le symbole national du Burundi, cela explique sa présence sur les armoiries. Quant aux trois lances, ils représentent la force de l’armée burundaise, défenseur de la souveraineté nationale.

P.S : pour ceux qui n’arrivent pas à faire la différence entre blason et armoiries, lisez ici ou ici.

 

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