Mettre au placard les présentations traditionnelles dites mortes dans les réunions ou conférences, tel est le leitmotiv des partisans de l’art des présentations concises dénommé «Pechakucha», un concept plutôt très récent à Bujumbura mais qui a déjà fait son chemin dans plus de 1000 villes du monde. Au Burundi, depuis mai 2019, on compte déjà deux soirées « Pechakucha ».
À Bujumbura, les jeunes entrepreneurs commencent à s’y intéresser petit à petit. PechaKucha, qui signifie bavardage en français, est une pratique originaire du Japon, nous dit Irwin Iradukunda pionnier dudit concept au Burundi, qui synchronise une présentation orale à la projection de 20 images se succédant toutes les 20 secondes. Chaque présentation dure 6 min 40 secondes.
À l’opposé des diaporamas « Power Point », ce format de présentation inventé par deux architectes (Astrid Klein et Mark Dytham) installés au Japon à Tokyo impose une contrainte orale et visuelle qui met en évidence l’éloquence, la concision, le rythme et le sens de la narration. Rendu populaire à travers différents événements dès février 2003, le « PechaKucha » se présente comme une alternative révolutionnaire aux diaporamas traditionnels.
Pourquoi « PechaKucha » ?
Selon toujours Irwin Iradukunda, les fondateurs de « PechaKucha » voulaient créer un espace où les gens pourraient avoir une discussion au tour des idées sans toutefois utiliser le format traditionnel « Power Point » avec de longues présentations parfois ennuyeuses où une personne parle finalement à elle-même sans donner la possibilité à l’audience de penser ou de rêver un peu, d’écouter l’histoire derrière. C’est aussi une occasion de réunir les gens qui font des choses ou qui ont des expériences à partager avec d’autres personnes n’exerçant pas nécessairement dans le même secteur d’activités. L’idée derrière est de gagner du temps, avoir des présentations concises et attractives en invitant les présentateurs à utiliser peu de temps.
« Pechakucha », une opportunité incontournable pour les jeunes entrepreneurs burundais ?
Dire qu’offrir un espace libre et gratuit aux jeunes burundais pour leur permettre de présenter ou de s’exercer à défendre leurs idées en peu de temps devant les amis, les bailleurs de fonds ou les potentiels clients n’est pas une opportunité serait une autre façon de nier la mission de l’entrepreneur. Avec « PechaKucha », c’est clair. C’est aussi dans le but de créer un vrai réseau social, parce que de nos jours, on est plus sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram), ce qui ne permet pas une interaction dynamique et sérieuse.
Ce concept, non seulement permet le contact physique, mais aussi l’échange avec l’audience. Avec seulement deux soirées (29 mai et 24 juillet 2019), le « PechaKucha » intrigue certains jeunes citadins de Bujumbura. Sur scène, de jeunes blogueurs, entrepreneurs et artistes ont fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle de cette forme de présentation.
Irwin Iradukunda a découvert le PechaKucha lors de son séjour de trois mois dans une université néerlandaise pendant un cours d’été. Ce sont les amis de sa classe qui l’ont invité à une soirée de présentation PechaKucha. Trouvant le concept très intéressant, et sachant qu’au Burundi, on a toujours des présentations longues et exténuantes avec des exposés en « Power Point » lus en entier, il a pris l’initiative de l’introduire au Burundi. Il a la certitude que le PechaKucha est une solution à ce problème. Il annonce déjà que la troisième soirée PechaKucha aura lieu à Bujumbura dans le mois d’octobre de cette année.