Fidèle à elle-même, la première dame Denise Nkurunziza s’est toujours montrée comme une vraie servante de Dieu. Son engagement n’a jamais fléchi d’un iota. Ses faits et gestes sont médiatisés, ses conseils sont des fois directement dirigés vers les leaders du CNDD-FDD. Partout, sa posture et l’usage de l’Évangile dans ses discours lui consacrent un auditoire prêt à l’écouter sans broncher.
Depuis l’annonce du président Pierre Nkurunziza de ne pas briguer un nouveau mandat en 2020, certains ont cru au début de la retraite présidentielle du couple Nkurunziza. Les six derniers mois de l’année 2018, les sorties du président n’ont pas été aussi nombreuses que d’habitude. En décembre dernier, l’audio de son épouse lors de la prière du couple présidentiel à Buye, est devenu viral sur les réseaux sociaux, implorant la confession de la part de certains dignitaires pour les crimes de sang et la corruption commis.
Deux mois avant, en octobre, elle avait organisé la 1ère édition de la conférence internationale des femmes leaders. En marge de la célébration de la journée internationale de la femme en mars dernier, elle déposa 78 millions de FBU à titre de contribution des femmes aux élections de 2020, avant qu’à la fin du même mois, elle s’adresse aux leaders du parti CNDD-FDD pour les interpeller quant aux mauvais comportements indignes pour les gestionnaires du pays. Partout, ces messages sont médiatisés aussi bien, souvent ou presque toujours, par les services de la présidence ou les médias publics. N’en déplaisent ses détracteurs.
La parole de Dieu au centre de ses discours
Avec une dose d’humour dans ses laïus, Denise Nkurunziza est devenue agréable à écouter car sa force est de ne s’attribuer aucun message. La Bible à la main, elle a le sens d’accuser sans nommer le coupable, de dénoncer sans s’innocenter. Elle sait que sa posture de la First Lady ne lui donne pas tous les droits.
Dans un Burundi profondément croyant, vaut mieux utiliser la Bible pour dénoncer les tares d’une société en déperdition que la comédie de Molière, qui des fois, s’enlise dans la tragédie. Dans son costume de première Dame, beaucoup sont ceux qui oublient que ses paroles sont celles d’un pasteur de l’Église du Rocher, un titre qui encense la profondeur de ses oraisons.
Au service de Dieu, du peuple ou de sa famille?
Difficile d’y répondre car les titres qu’elle cumule aujourd’hui lui permettent de servir à la fois Dieu, le peuple et sa famille. Serviteur de Dieu et première Dame, elle ne doit pas oublier le peuple burundais, tant aimé par le maître du Ciel, un crédo de diverses croisades organisées à travers le pays. Cependant, cela ne veut pas tout de même la conduire à se distancer de sa famille.
Denise Nkurunziza rappelle toujours à d’autres femmes, qu’une bonne femme ne se rebelle jamais contre son mari pour l’intérêt de la famille. Mais une chose est sûre. Après 2020, la première Dame pourra cesser de l’être. Si le rythme reste maintenu, loin du bonnet présidentiel qui cache ses talents et ses potentiels, Denise qui reprendra le nom de Bucumi, sera devenue une femme très influente, pleine d’énergie et de projets en vue. Elle aura toujours le choix de lire dans la Bible, entre Exode et Psaumes, et de suivre sa destinée.