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Une manifestation d’élèves tourne en pillages

Dès le début de la journée, des jeunes manifestants avaient envahi les rues de la capitale bissau-guinéenne, bloquant la circulation. Des jeunes, armés pour certains de gourdins, ont ensuite brûlé des pneus et des troncs d’arbre sur la principale artère menant l’aéroport et incendié des véhicules.

Des manifestants ont également attaqué les sièges du Mouvement alliance pour la démocratie (Madem) et du Parti de la rénovation sociale (PRS), des formations qui soutiennent le président José Mario Vaz. La résidence du ministre des Transports et de la Communication, Mamadu Serifo Jaquite, a été "mise à sac", selon le ministre.

Dans les quartiers périphériques, des groupes de jeunes se sont attaqués à des magasins et la police a effectué des tirs de sommation pour les disperser.

En début de soirée, le calme était revenu et la circulation rétablie, mais les forces de l’ordre continuaient à patrouiller dans les rues de la capitale, jonchées de poubelles renversées, selon la même source.

Début janvier, les enseignants avaient mis fin à quatre mois de grève après un accord avec le gouvernement pour notamment le paiement d’arriérés de salaires. Mais les syndicats ont estimé mardi que les autorités n’avaient pas tenu leurs promesses et menacé de reprendre leur mouvement lundi.

Vendredi après-midi, le gouvernement a annoncé que les fonds nécessaires au paiement des salaires de décembre et janvier étaient disponibles.

Lors de leur manifestation, les élèves portaient des banderoles où l’on pouvait notamment lire "Nous voulons aller à l’école", "Nous sommes fatigués de rester à la maison" ou encore "L’éducation est un droit".

"Ils ne se soucient pas de nous. Ils ne pensent qu’à leur campagne électorale. Regardez toutes ces grosses voitures, ces banderoles déployées dans tout le pays. Ne pensez-vous pas que cet argent dépensé aurait pu prendre en charge les revendications des enseignants?", s’interrogeait Carlos Badilé, un élève du lycée Agostinho Neto. Des élections législatives sont prévues le 10 mars, censées dénouer la crise politique que traverse le pays depuis août 2015.

La Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest, est un des derniers pays au monde dans le classement de l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

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