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SOCIETE

« Umwana w’umukuru » : la vérité sur la vie fantasmée des enfants des puissants

Loin d’avoir cette vie de rêve que la société s’empresse de leur attribuer, être de la progéniture d’une entité politique ou influente dans le pays s’avère n’être, en aucun cas, si magnifique que cela. Comme ScoobyDoo et sa bande, perçons le mystère.

« Tant que les lions n’auront pas leur propre histoire, l’histoire de la chasse glorifiera toujours les chasseurs », dixit Chinua Achebe. Certes être l’héritier d’une des personnes dont l’unique fait de se lever du mauvais pied peut chambouler le pays vient avec son lot d’avantages. Mais il y a un prix à payer.

Serait-ce dû à leur inaccessibilité ? Aux routes qui se voient fermées dès le bruit des sirènes de leurs cortèges ? Ou est-ce, ces vitres teintées qui les poussent à voir le monde en noir et blanc ? À leurs anonymats sur les réseaux sociaux ? Ou tout simplement que « ari abana bo mu giti » (des enfants des quartiers chics, Ndlr) ou « abo mu gipangu » (ceux qui ne sortent pas de la maison, Ndlr) ? 

Synonyme d’une assignation à résidence ?

« La plupart de mes amis sont eux aussi des enfants de hautes personnalités. Certes qui se ressemblent s’assemblent mais c’est énervant de voir que le simple droit de choisir mes amis ou mon entourage m’est privé », confie notre source préférant garder l’anonymat. Bon nombre s’exclameront : « N’ont-ils pas tout ce dont ils ont besoin, dans leurs palaces que nous ne pouvons point approcher à cause des multiples barrières hostiles ? ». Mais qu’en pensent les concernés ?

« La magie des réseaux sociaux nous permet d’être en contact avec de ‘‘simples gens’’ et même de devenir de bons copains. Mais ce sont les mêmes qui mettent en exergue sous nos yeux les délices de la liberté que nous n’avons point » renchérit la source. Comme quoi, si barrières hostiles il y a, elles jouent leur rôle pour tout le monde, les privilégiés comme les simples gens.

« On se retrouve dans des soirées, des conférences, des journées de prières parfois contre notre gré. C’est soit pour la carrière de papa soit pour l’image de maman. Dans tous les cas, tes projets doivent tomber à l’eau », balance-t-elle. À croire que ces sièges de privilégiés ne sont pas si confortables que ce que nous vend la télé.

La Ghetto life l’emporte

Entre vivre dans le luxe, avoir des gadgets Hi-Tech, voyager où l’on veut, visiter les endroits les plus chics sans aucune contrainte et le ghetto, la balance tangue significativement un peu plus vers le ghetto. « Souvent, j’ai envie de prendre une moto ou un vélo, sentir le vent dans mes cheveux comme tout le monde, aller dans des bars de Kamenge et goûter à l’ « Akabenz » dont j’entends parler si souvent, me mêler à la foule en ville et être vue comme une personne comme les autres sans que mon moindre pas ne soit pas suivi par une troupe de gardes du corps ».

Échanger sa liberté pour une vie dans une cage dorée au cœur de l’Afrique ne figure même pas dans les fantasmes les plus fous de ceux ayant pris connaissance de cette situation. « Je sirote ma bière où je veux quand je veux et avec qui  je veux sans être entouré par toute une escouade pour me protéger ou me surveiller. (Rires). Entre des pizzas à volonté enfermé dans un palace de Kiriri et des capatis dégustés avec mes potes de la 7ème avenue Kamenge, je suis le ghetto sans hésiter !», lâche KB sans aucun signe d’hésitation. Et de nous lancer un « That’s life », avant d’enfourcher un taxi vélo comme pour se vanter de sa liberté.

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