Au Burundi, les accidents routiers sont passés de 3775 cas en 2020 à 4723 cas pour l’année 2021. Cela avec une augmentation accrue du nombre de décès et de blessés. Le gouvernement, via son ministère ayant le transport dans ses attributions, milite pour la réduction des accidents routiers jusqu’à 50 % d’ici 2030.
Ce jeudi 24 novembre 2022, le Ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme a célébré la journée dédiée à la semaine africaine sur la sécurité routière et journée Mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, sous le thème « Éviter l’excès de vitesse dans la circulation routière, c’est éviter les décès et les blessés de la route ».
Faida Catherine, secrétaire permanent au ministère ayant le transport dans ses attributions, précise qu’en célébrant la semaine africaine dédiée à la sécurité routière et journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière prévue normalement chaque année à la troisième semaine du mois de novembre, les autorités politiques africaines cherchent à souligner le lien existant entre ces événements et la nécessité de rechercher des solutions adaptées.
Elle souligne que la sécurité routière, véritable problème de santé publique, représente aujourd’hui pour la plupart des pays à faibles et intermédiaires revenus en général, et pour le Burundi en particulier, un enjeu redoutable auquel il faut appliquer des outils et mesures appropriés pour inverser la tendance.
Des décès et blessés grimpent d’année en année
Dans la suite, elle explique qu’au niveau mondial, plus de 3 500 personnes meurent chaque jour sur les routes. Ce qui représente ici près de 1,3 million de décès et environ 50 millions de blessés chaque année. Cela en fait la première cause de mortalité des enfants et des jeunes dans le monde. Et d’ajouter que la région de l’Afrique a le taux régional de décès dû à des accidents de la circulation le plus élevé, avec 26,6 décès pour 100 000 habitants.
Conscients du taux élevé des accidents de la route et les traumatismes résultants, le Ministère en charge des transports a initié d’importantes réformes dans le secteur des transports en général, et dans le sous-secteur de la sécurité routière en particulier, notamment la réhabilitation des routes et les infrastructures de sécurité routière, la modernisation du contrôle technique automobile, l’usage des caméras de limitation de vitesse, le renforcement des capacités en matière de premiers secours en cas d’accidents routiers, en collaboration avec la Croix-Rouge du Burundi.
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La perte des vies et des moyens de subsistance, les handicaps causés, le chagrin et la douleur, ainsi que la perte des finances sont engendrés par les accidents de la route, ce qui montre un fardeau à ne pas tolérer pour les familles, les communautés, les sociétés et tout le système de la santé, a dit M. Faida. Une partie de cette souffrance pourrait être évitée en rendant les routes et les véhicules plus sûrs, en encourageant entre autres les transports non motorisés (la marche à pied, l’utilisation des transports publics).
L’excès de vitesse, la cause principale des accidents routiers
Désiré Niyongabo, commandant adjoint de la police de roulage et de la sécurité routière, indique que les causes de ces accidents sont catégorisées selon un nombre de facteurs à savoir l’attitude des conducteurs, l’état des véhicules et l’état des infrastructures routières.
Désiré Niyongabo montre que les statistiques de la police de roulage et de sécurité routière, depuis le 1er juillet 2020 à juin 2021, ont connu 5798 accidents de la route, dont 23% de ces accidents sont causés par l’excès de vitesse. La police élucide que 6,36 % sont des dépassements dangereux et non autorisés, 9 % des accidents suite à l’état de la chaussée et 2,4% conduite sans permission, 2% par ivresse des conducteurs, mauvais chargement de 0,62%, mauvais état de véhicules est de 0,3% tandis que la violation du sens unique s’élève à 0,4%, et 0,17% suite à l’état de fatigue au volant. Et de préciser qu’en 2022, les accidents de la route ont connu une augmentation mais avec une réduction de victimes.
Des solutions palpables sont proposées par la police
Une campagne d’éducation aux règles et bonnes manières de conduite à l’endroit des usagers de la voie publique. Sensibiliser les conducteurs sur les devoirs et notamment celui de secourir les victimes d’accidents. Sanctionner sévèrement le contrevenant au code de la circulation routière. Dispenser aux agents de la sécurité routière une formation en premiers soins des victimes d’accidents. Rénover le réseau routier et l’équiper selon les standards de nature à préserver la sécurité des usagers.
Signalons que le gouvernement reste positif pour l’utilité du transport en commun et la marche à pied pour aider sa population à se déplacer dans la sécurité.
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Pacifique Gahama