C’est un phénomène mondial, depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, les consommateurs sont confrontés à une hausse des prix de l’énergie. À Cotonou, le gaz, le charbon de bois et l’électricité coûtent cher. Et les consommateurs s’intéressent de plus en plus aux solutions économiques proposées par de jeunes entreprises.
« Ce foyer que l’on a sous les yeux, c’est un foyer conçu pour les restaurateurs, explique Franck Zanhoundao, inventeur béninois. Et là, c’est la partie qui reçoit la marmite. Donc c’est le socle qui, quand vous déposez la marmite, ferme complètement le feu. De sorte que l’énergie qui est produite par la combustion des noix de palme est concentrée sur la marmite. Ça ne se dissipe pas. »
Franck Zanhoundao et son jumeau Francis sont des inventeurs autodidactes. Dès 2011, ces deux trentenaires ont lancé un foyer domestique amélioré, à la fois écologique et économique en énergie : « Quand vous brûlez le gaz sous une marmite, vous chauffez à la fois la marmite et l’atmosphère aussi. Mais nos foyers ont une efficacité énergétique sans précédent, permettant aux ménages de consommer très peu de combustible. »
Et le combustible employé, ce sont les résidus de l’agriculture comme les coques de noix de palme. Ce choix remplace le gaz et surtout le charbon de bois. Ce qui a donné l’idée aux frères Zanhoundao de baptiser leur foyer Atingan : « Atingan, ça veut dire, « arbre sauvé ». Le foyer permet de ne pas faire de pression sur la forêt. Et de se passer du bois pour faire la cuisine. »
Au départ, les frères Zanhoundao ont fabriqué des foyers domestiques pour les ménagères. Trois mille exemplaires ont été vendus. Désormais, ils travaillent pour les collectivités, très demandeuses en ces temps de crise énergétique : « On fabrique des foyers pour les restaurateurs, et on est en train d’installer les cantines scolaires. Donc, nous avons conçu un foyer tout en inox, à trois feux. Un petit, un moyen et un gros. Mais tout est combiné en un bloc. Et on en a installé une trentaine. Celui-là par exemple vaut 380 000 francs CFA. Le plus grand modèle, pour les cantines scolaires, vaut 2,4 millions francs. Avec une garantie maintenance sur trois ans. »
Des kits solaires individuels
Fournir une énergie bon marché à ceux qui en sont privés, c’est la mission à laquelle se consacre Michel Batonon qui dirige une société de conception de kits solaires individuels. « Ici, vous êtes au niveau de l’unité de montage des kits, nous avons des dames qui font la soudure et préparent tous les composants qui entrent dans la fabrication des kits. Au départ, au cours de nos différentes missions sur le terrain, nous avons constaté que le problème de l’énergie reste crucial pour les foyers le plus démunis. Donc, nous avons commencé par imaginer des petits kits qui peuvent leur servir à sortir de la précarité socio-économique. C’est ce qui nous a poussé à fabriquer ces kits adaptés à leur besoin. Nous avons commencé en 2016. »
Sa société, Bahaau Consulting, participe à un vaste programme d’installation de kits solaires domestiques, financé par le Millenium Challenge Account, la coopération américaine. Le but étant de fournir au total 33 000 kits solaires à ceux qui n’ont pas les moyens ou la possibilité d’acheter de l’électricité.
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