Aucune réaction de la part de la présidence tunisienne, deux jours après la décision du tribunal administratif de suspendre le décret présidentiel révoquant une soixantaine de juges. Le 1er juin, le président Kaïs Saeïd avait révoqué 57 magistrats. Cette décision a été suspendue pour 47 d’entre eux. Seuls 10 juges révoqués ne sont pas concernés par cette suspension, car ils font l’objet de poursuites pénales.
Selon les magistrats concernés, le retour à leur poste doit être possible dès la réception d’une copie du jugement du tribunal administratif. Selon la Constitution, la décision du tribunal administratif est définitive. Aucun recours n’est possible. Certains, comme Kamel Ben Messaoud, président de l’association des jeunes magistrats, demandent des excuses au président Kaïs Saeïd ou du moins de s’expliquer.
Mais est-ce que l’État tunisien compte-t-il appliquer cette décision du tribunal ? Le porte-parole de l’alliance Ahrar, un mouvement proche du président, affirme que « la suspension de la révocation ne va pas empêcher de poursuivre ces juges devant les tribunaux dans des dossiers pénaux ». Or, selon le tribunal administratif, les dossiers sont vides et aucune poursuite pénale ou morale ne concerne les 47 juge rétablis dans leur fonction.
La démission de la ministre de la Justice demandée
La ministre de la Justice, Leïla Jaffel, est accusée de négligence et d’avoir induit le président en erreur. Sa démission est réclamée et la presse locale citant des sources officielles assure qu’elle fera partie du prochain remaniement gouvernemental.
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