L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption a fait un bilan de ses observations après deux ans d’existence. Elle espère pouvoir changer la donne et surtout faire adhérer les citoyens à la lutte contre cette pratique. En tout cas, Thierry Mbulamoko, le coordonnateur de l’APLC y croit.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda
Plus de 150 dossiers ont été reçus durant la première année et 100 au cours du premier semestre qui vient de s’achever, révèle le coordonnateur de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption.
Il s’agit entre autres des affaires de détournements de fonds, de blanchiments des capitaux, les activités qui pourraient être en lien avec la fraude comme les activités minières, indique Thierry Mbulamoko : « Dans la province du Lualaba, 33 camions ont été saisis, qui contenaient des minerais, et dont la valeur tourne autour de 30 et 33 millions de dollars. Il y a eu également des enquêtes près de certaines entreprises dans le cadre de la fraude minière. En tout cas, le Trésor public a pu engranger une bagatelle de 300 millions de dollars. »
L’APLC a relevé que la spoliation du patrimoine de l’État est l’un des enjeux de la lutte contre la corruption. Et cela concerne l’ensemble du pays. « Sur 100% des biens qui font encore l’objet de nos investigations, 60 à 70% des biens qui ont fait l’objet de nos enquêtes sont bel et bien des biens qui ont été spoliés. Et l’État doit rentrer dans ces droits », ajoute Thierry Mbulamoko.
Mais pour associer les citoyens dans la lutte contre la corruption, l’APLC souhaite une loi qui protègerait les témoins et les lanceurs d’alertes. Disposition que la RDC n’a pas encore prise pour protéger les informateurs et dissuader les éventuels corrupteurs. En attendant, l’APLC a créé en son sein un service pour leur protection. Elle encourage les Congolais à dénoncer les actes de corruption.