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SÉCURITÉ

Cameroun: une semaine après la tuerie d’Akwaya, le bilan s’est aggravé

Au Cameroun, une semaine après la tuerie d’Akwaya à la frontière nigériane, dans la région du Sud-Ouest, le bilan s’est aggravé. Au moins trois personnes ont succombé à leurs blessures, selon le président du Conseil des Églises protestantes du Cameroun.  Le révérend Samuel Fonki Forba est originaire de la zone. Il est le premier à avoir alerté en début de semaine dernière sur la mort d’au moins trente habitants, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées, victimes, selon lui, de représailles dans le cadre d’un conflit communautaire, aggravé par la crise sécuritaire que connaît la région.

Il s’agit d’une rivalité ancienne pour l’accès à un terrain fertile entre communauté Oliti et communauté Messaga Ekol dans cette partie reculée et isolée du département de la Manyu, proche de la frontière avec le Nigeria voisin. « Un conflit que nous arrivions à gérer, explique le révérend Samuel Fonki Forba, jusqu’à l’apparition de bandes de jeunes dans la zone qui ont pris les armes et se sont présentés comme des combattants séparatistes ». 

Depuis plus de cinq ans

Une situation de conflit entre groupes séparatistes et forces armées gouvernementales qui dure depuis plus de cinq ans dans les régions du Sud-Ouest du Nord-Ouest, deux régions majoritairement anglophones, issues de l’ancien Cameroun occidental. Selon le révérend Samuel Fonki Forba, ce sont les villageois « qui ont demandé aux Amba Boys d’intervenir » dans leur dispute et c’est ce qui a conduit à une explosion de violences entre les deux communautés voisines. 

Le ministère camerounais de la Défense, lui, ne mentionne pas de conflit communautaire.  Mais parle d’une « attaque terroriste » perpétrée « par une centaine d’assaillants lourdement armés ». Le communiqué évoque trente-deux civils assassinés dont cinq de nationalité nigériane, un centre de santé et une cinquantaine d’habitations incendiés.

Appel à la non-violence

Les forces de défense affirment avoir tué quatre assaillants et être en alerte maximale pour prévenir de nouvelles attaques. Esther Omam, directrice de l’ONG Reach Out Cameroon basée à Buea s’inquiète. Pour elle, d’autres drames comme celui d’Akwaya sont à craindre à cause de la circulation des armes dans des zones reculées et fragiles. 

Tout comme le révérend Samuel Fonki Forba, Esther Omam appelle à la non-violence et au dialogue entre élus, chefs traditionnels et leaders religieux pour éviter que d’autres conflits latents entre communautés voisines ne prennent une tournure ultra-violente. 

À lire aussi : Cameroun: plus de trente morts dans des violences intercommunautaires

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