Les voyages nocturnes sont momentanément suspendus sur le lac Kivu entre les villes de Bukavu et Goma depuis trois semaines. La décision émane du gouvernement provincial pour prévenir les dangers sécuritaires. Cela fait suite aux tensions de ces dernières semaines entre le M23 et les forces armées de la RDC dans la province voisine du Nord-Kivu. Trois semaines après, des voyageurs se plaignent de cette décision qui les empêche de mener leurs activités normalement, surtout les commerçants nocturnes.
Avec notre correspondant à Bukavu, William Basimiké
Sur place au port Emmanuel de Bukavu, des passagers débarquent, ils viennent de Goma. Paulin Imani, 27 ans, a acheté des pommes de terre et des fromages de Goma, il vient les revendre à Bukavu : « Auparavant, je me rendais à Goma dans les bateaux du soir. Arrivé à Goma le lendemain matin, j’avais un peu de temps pour faire quelques courses en ville, faire des achats de ma marchandise en toute tranquillité et rentrer le même jour avec un autre bateau nocturne. Mais pour le moment, c’est impossible ».
« Bukavu alimenté souvent par Goma et le Rwanda voisin »
Petit sac à mains, avec un air visiblement fatigué, Clarisse se plaint des dépenses imprévues qu’elle est obligée d’effectuer. « D’habitude, les bateaux de Bukavu arrivent à Goma, entre 13h30 et 14h et là, je suis obligée d’aller faire les achats des marchandises entre 14h et 17h, ensuite payer le dépôt où ils sont stockés jusqu’au matin, payer une petite chambre d’hôtel, le matin je paye le transport de ma marchandise jusqu’à l’embarquement, c’est trop de dépenses. »
Un peu plus loin, Jules, manutentionnaire, s’inquiète : « Bukavu est alimenté souvent par Goma et le Rwanda voisin, pourtant, partout ce sont des restrictions pour le moment. Attendons voir ».
Pour atténuer la situation, le gouvernement provincial du Sud-Kivu venait d’accorder l’autorisation de navigation nocturne uniquement pour les embarcations qui transportent les denrées alimentaires, à condition que ces engins transportent moins de 25 personnes pour veiller sur les colis. Le ministère provincial des Transports et voies de communication a été chargé de faire respecter cette mesure jusqu’à nouvel ordre.