C’est un événement au Kenya : 45 ans après son interdiction, la pièce de théâtre Ngaahika Ndeenda (Je me marierai quand je veux) est de nouveau jouée à Nairobi. Très critique sur l’héritage colonial dans le Kenya post-indépendance, et jouée en langue gikuyu, cette pièce avait valu en 1977 la prison, puis l’exil à ses deux auteurs, parmi lesquels Ngugi wa Thiong'o régulièrement pressenti pour le prix Nobel de littérature.
Avec notre correspondante à Nairobi, Florence Morice
« Unissons-nous et organisons-nous », lancent en cœur les acteurs. Un cri de révolte pour dénoncer l’exploitation du peuple par une petite élite dans le Kenya postindépendance. Le propos est virulent, mais pour l’un des auteurs Ngugi wa Thiong'o, toujours installé aux États-Unis, si ce texte lui a valu un an de prison puis l’exil, c’est pour avoir osé le faire jouer en langue gikuyu et par des paysans et ouvriers kényans dans sa ville natale Limuru.
« Dans les contextes coloniaux, la langue a toujours...