Le temps semble s’être arrêté à Perkoa, le village qui abrite le site de la mine de zinc où huit personnes sont toujours portées disparues. Toutes les activités récréatives sont suspendues. Tous les regards sont tournés vers la mine, d’où tout le monde attend des nouvelles. Dans les écoles, les enseignants doivent faire face aux questions de leurs élèves.
Avec notre correspondant au Burkina Faso, Yaya Boudani
À Perkoa, le village qui abrite la mine de zinc, la vie tourne au ralenti depuis le 16 avril, quand une inondation s’est produite, bloquant à près de 720 mètres de profondeur huit mineurs : six Burkinabè, un Tanzanien et un Zambien. Dans le village, plus de réjouissance ni d’activités récréatives.
À l’école, les enseignants font face aux questions des élèves sur la situation des mineurs portés disparus. Madame Tondé, née Assita Sangaré, enseignante, confie : « C’est la désolation. Nous sommes dans le cadre scolaire. D’une manière ou d’une autre, cet événement ne peut pas ne pas jouer sur le travail. On essaie de leur remonter le moral, de faire revenir les esprits en classe parce que ce n’est pas encore la fin de l’année. »
► À lire aussi : Burkina Faso : émotion et colère au village des mineurs disparus de Perkoa
Pour les personnes très âgées habitant les villages autour de la mine, c’est la première fois qu’un tel drame se produit sur un site d’exploitation de minerais. Philipe Bayala, l’un d’eux, explique : « L’inondation nous a surpris. On a été vraiment surpris. Il peut y avoir des éboulements, des explosions sur les sites miniers. Mais c’est la première fois que nous assistons à un tel phénomène, même nos ancêtres ne l’ont jamais vécu. »
Qu’elles soient de Perkoa, Sanguié ou Bonyolo, les populations attendent toujours des réponses. Pendant ce temps, l’évacuation de l’eau se poursuit du côté de la mine, où les secours ont retrouvé une chambre de refuge vide mardi 17 mai.