Il est l'un des banquiers les plus influents d’Afrique. Le Nigérian Ade Ayeyemi. PDG d’Ecobank, va quitter ses fonctions cette année à l’âge de soixante ans, après avoir redressé à la force du poignet un établissement qui était mal en point à son arrivée, il y a sept ans. Il est notre « Portrait » de la semaine.
Ade Ayeyemi est ce que l’on appelle, dans le monde de l’entreprise, un « cost killer » ou chasseur de coûts.
C’est en raison même de sa capacité à remettre les trains qui ont déraillé sur la bonne voie qu'Ade Ayeyemi avait été choisi en 2015 par les actionnaires d'Ecobank pour diriger leur groupe. Benoît Chervalier, banquier d’affaires et enseignant à Science Po Paris, connaît bien Ade Ayeyemi.
« Il fallait un profil qui n’était pas un profil de communiquant, qui n’était pas un profil – j’oserais dire – de développeur, mais un profil qui allait remettre à la fois la banque sur les rails, par une rationalisation du crédit, par sans doute quelques agences qui devaient fermer et des licenciements qui en ont découlé, mais c’était la condition sine qua non pour remettre la banque à flots. »
Des mesures radicales dès son arrivée à l'Ecobank
Ade Ayeyemi est alors un transfuge de la Citibank américaine, où il a passé l’essentiel de sa carrière, et lorsqu’il prend les rênes de l’Ecobank, il découvre un établissement miné par les querelles, alourd...