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Madagascar: l’art-thérapie pour soigner les traumatismes du Covid-19

L’Ordre national des psychologues de Madagascar a organisé, mercredi 27 avril, son troisième congrès international autour de la pratique de la psychologie sur l’île. Une pratique ces temps-ci essentiellement tournée vers la gestion et le dépassement des traumatismes engendrés par l’épidémie de Covid-19. À cette occasion, la méthode de l’art-thérapie a été particulièrement mise en avant. Explications.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Sur la Grande Île, le Covid-19 est en passe de devenir une « chose du passé » chez la majorité des citoyens. Cependant, les troubles mentaux causés par la pandémie sont, eux, loin d’avoir disparus des salles de consultation, explique Koloina Andrianilaina, psychologue clinicienne et présidente de l’Ordre national des psychologues de Madagascar :

« Le plus dur du Covid est passé. Mais on est quand même dans la période post-Covid où l’on rencontre beaucoup de patients avec beaucoup d’angoisses par rapport à la maladie, par rapport aux proches qui ont été atteints par la maladie, ou aux pertes successives des membres de leur famille. Ça, c’est vraiment des cas qu’on rencontre beaucoup en séance. »

Malgré ses 28 millions d’habitants, le pays ne compte encore que 41 psychologues et une trentaine de psychiatres. Trop peu pour les besoins de la population. Faliavo Ramasiarisolo, psychologue, a démontré durant sa thèse l’efficacité de l’art-thérapie, via notamment la peinture, sur le trouble dépressif majeur. Elle encourage les personnes en souffrance, qui ne peuvent pas consulter de spécialiste, à pratiquer l’art thérapie chez elles :

« Ce que je vous conseille, c’est de prendre un temps pour vous, que ce soit tout seul ou en famille. Quand vous êtes devant votre feuille blanche, laissez aller vos émotions, dessinez ce que vous ressentez, à l’instant T, ne cherchez pas l’idéal, ne cherchez pas la perfection. Vous pouvez utiliser les couleurs qui vous parlent. Le but est d’exprimer nos émotions enfouies, nos refoulements, notre inconscient, essayer de partager notre mal-être, afin qu’on puisse s’en libérer. »

Danser, peindre, écrire, autant de manières différentes d’exprimer et canaliser les émotions qui dépassent le patient. Une alternative qui nécessiterait sensibilisation et formation pour qu’elle soit déployée dans toute l’île. Faute de spécialistes et par manque de moyens, beaucoup ici se tournent aussi vers les « traitements spirituels » proposés massivement par les nouvelles églises.

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