En République centrafricaine, les relations diplomatiques avec la France ne cessent de se détériorer. Des parlementaires ont dénoncé lors d’une conférence de presse cette semaine les « tracasseries » dont ils s’estiment victime lors de leurs séjours en France, le tout dans un contexte diplomatique tendu en raison notamment des activités de la société militaire privée Wagner, accusée par l’ONU de graves exactions contre les civils en Centrafrique.
Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade
« Nous sommes harcelé, intimidés, humiliés », proteste avec énergie le premier vice-président de l’Assemblée nationale Evariste Ngamana. Il dénonce un contrôle de douane survenu en salle d’embarquement tandis qu’il reprenait le chemin de Bangui avec plusieurs autres députés de retour d’une mission au Parlement européen.
Fin février, la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baipo Témon a fait l’objet d’une fouille au salon du même aéroport. Une mésaventure similaire serait arrivée à la ministre des Arts et de la Culture. Ainsi qu’à d’autres officiels centrafricains.
Tous se plaignent de difficultés pour obtenir des visas Schengen, de délais rallongés, de séjours accordés trop courts.
Il n’y a officiellement aucune politique de restriction de la part de la France. La diplomatie évoque des demandes formulées à la dernière minutes aux motifs peu clairs. Mais Paris dénonce régulièrement des campagnes anti-françaises menées à Bangui et qui seraient téléguidées par la Russie avec l’aval des autorités. Une accusation fermement rejetée par ces dernières.