En Tunisie, l’Union générale des travailleurs tunisiens, principale centrale syndicale du pays, tient son congrès à Sfax depuis ce mercredi 16 février et jusqu’à ce vendredi, alors que le pays traverse une crise économique préoccupante et persistante.
Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
C’est un télescopage de calendrier dont l’UGTT se serait bien passé. Alors que le syndicat le plus puissant du pays tient son congrès, ce sont des discussions avec le Fonds monétaire international qui occupent le gouvernement tunisien cette même semaine.
Revendications sociales d’un côté. Réalités économiques de l’autre. L’exécutif tunisien semble être pris en étau. Lui qui veut éviter à tout prix une explosion sociale en cette année électorale est pourtant pressé de mettre en place rapidement des réformes de fond s’il veut bénéficier des 4 milliards de prêt du FMI.
L’UGTT a déjà fait savoir qu’elle refuserait tout plan visant à supprimer les subventions sur les produits de première nécessité ou à geler les embauches dans la fonction publique. Bien loin de donner sa bénédiction à un futur accord avec le FMI, l’UGTT compte même demander une revalorisation des salaires dans le public.
Des demandes qui semblent avoir peu de chances d’aboutir dans un pays où l’on se demande tous les mois si l’État va réussir à payer les salaires. Au mois de janvier, d’importants retards dans les versements des rémunérations des professeurs ont créé une vive inquiétude dans la population.