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ENVIRONNEMENT

One Ocean Summit à Brest: l’Afrique oubliée, l’Afrique pillée ?

Fishing industry; Fishing boats off the coast of Angola
L’Afrique et la surexploitation de ses ressources halieutiques sont les grands oubliés de cette rencontre qui s’achève à Brest, regrettent tant les politiques que les associations.

Le sommet des océans qui se tient à Brest dans l’ouest de la France doit prendre ce fin ce vendredi avec un sommet de chefs d’Etats et de gouvernements. Un des enjeux de ce sommet était de mobiliser les chefs d’Etats autour de la protection de la haute mer, les eaux internationales, qui représentent près de la moitié de la surface du monde mais qui ne répondent à aucune juridiction.. Un accord est espéré cette année.

La ministre de l’Environnement du Congo Arlette Soudan-Nonault attend du concret… et surtout, que l’Afrique soit mieux prise en compte, c’est ce qu’elle explique au micro de Jeanne Richard, envoyée spéciale. « Nous parlons tout le long des différents sommets, des différents forums qui se tiennent un peu partout dans le monde… Et pour quels résultats ? Personne ne regarde du côté du bassin du Congo !

Il y a beaucoup de pollution due à l’exploitation en haute mer des ressources naturelles, telles que le pétrole, le gaz. Il y a des dégazages en haute mer – des paquebots -, il y a des passerelles qui s’effondrent, des plateformes qui s’effondrent… Il y a également des grands bateaux de pêche industrielle, qui non seulement raclent les fonds marins, mais souvent se rapprochent des bassins de reproduction. Et donc, nous payons le tribut des pays développés au détriment de nos États, à nous. Donc moi, j’aimerais, ici, que nous ayons un cadre d’un droit international, dans le cadre de l’environnement, qui permette que l’on puisse légiférer avec le même langage. Ce serait déjà une grande victoire ! »

À lire aussi : le témoignage du ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Patrick Rajoelina

Même tonalité du côté de Lamia Essemlali, présidente de l’ONG Sea Shepherd en Europe qui déplore que la surpêche en Afrique soit la grande oubliée des débats. Il manque une réelle volonté, estime-t-elle, de donner des moyens aux Etats, en particulier du golfe de Guinée, pour contrôler les bateaux étrangers dans les eaux territoriales africaines. « La question de la surpêche en Afrique, notamment dans le golfe de Guinée, où on est très présents depuis plusieurs années, elle est à la fois environnementale et elle est aussi sociétale. Parce qu’en fait, on a des navires de pêche étrangers et notamment des navires européens, qui surpêchent dans les eaux territoriales africaines.

Aujourd’hui, l’Union européenne est la zone qui importe le plus de poissons. Et plus de la moitié de ces poissons vient de pays en voie de développent et principalement d’Afrique. Donc c’est fondamental d’alerter l’opinion publique européenne et française sur la provenance de ces poissons. Et ensuite, nos missions consistent à limiter la surpêche, à donner les moyens maritimes aux gouvernements africains, qui ont la volonté de protéger leurs eaux territoriales, de faire les contrôles.

Pour vous donner un exemple qui résume tout : notre première patrouille au Gabon sur les zones de pêche au thon, on a contrôlé un thonier français. En l’occurrence, lui, il était dans les clous, il avait sa licence de pêche. Par contre, il nous a dit : moi, ça fait vingt ans que je pêche au Gabon, c’est la première fois que je suis contrôlé. Donc il y a une impunité totale, du fait du manque de moyens pour contrôler des zones de pêche extrêmement riches, qui vont finalement approvisionner les marchés européens ».

À lire aussi, le témoignage des journalistes du collectif Argos sur les conditions de travail dans les bateaux chinois au large du Gabon

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