En RDC, le procès en appel de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana joue les prolongations. Les avocats des parties civiles ont refusé de plaider. Elles ont exigé l’audition de plusieurs personnalités citées par le policier Paul Mwilambwe, exilé un temps au Sénégal et en Belgique, est lui-même témoin-clé de cette affaire. Ses déclarations incriminent notamment l’ancien président Kabila, les avocats ont donc réclamé que ce dernier soit cité à comparaitre en qualité de témoin.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda
Invité à prendre la parole en premier, le coordinateur des avocats des parties civiles a, d’entrée de jeu, soulevé une exception. Maître Richard Bondo Tshimbombo a réclamé l’audition de toutes les personnalités citées par le prévenu Paul Mwilambwe poursuivi entre autres pour désertion : « L’ancien président de la République, les généraux, les colonels, les responsables de l’amrée que Mwilambwe a cités, même l’auditeur général qui est aujourd’hui à la retraite, tout ce monde doit être entendu. »
En désaccord avec cette demande, maître Eley Lofele, avocat de la Voix des Sans Voix, a tenu un plaidoyer surprenant. Selon lui, ses confrères du même camp, ont d’autres motivations : « Ils ont leurs objectifs ! Je ne peux pas être responsable des situations qui peuvent arriver au pays ou des troubles à la veille des élections ! »
Réaction immédiate du directeur exécutif de la Voix Sans Voix, Rostin Manketa qui a désavoué la démarche de Me Eley Lofele : « Nous attendons la plaidoirie après avoir auditionné toutes les personnalités qui ont été citées. »
De son côté, le ministère public a approuvé la démarche, exigeant la comparution des personnalités citées par Mwilambwe, avant de clore les débats. La prochaine audience est fixée au 19 janvier, pour la réponse de la Haute Cour militaire.