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DIPLOMATIE

L’Algérie déploie sa diplomatie tous azimuts pour rattraper son retard de l’ère Bouteflika

Ramtane Lamamra, le chef très expérimenté et très actif de la diplomatie algérienne, a annoncé jeudi 9 septembre l’annulation de la dette de 14 pays africains, pour une somme de près d’un milliard de dollars. Ce geste de rapprochement diplomatique est décrit par Alger comme un geste pour un « monde solidaire ». L’Algérie, d’ailleurs, ne nomme pas ces pays. Cette initiative s’additionne à d’autres, entreprises par l’Algérie pour recouvrer son influence de jadis

La diplomatie algérienne doit retrouver une certaine influence pour « conforter son rôle en tant que puissance médiane ». Selon la présidence algérienne, l’Algérie doit d’être « capable de prendre des initiatives sur les grands dossiers régionaux et internationaux ». Une vision mise en œuvre par le chef de la diplomatie algérienne qui multiplie les déplacements en Afrique.

Au Niger, il a évoqué avec le président Bazoum « le travail commun pour préserver la paix et la sécurité en Afrique ». Il a été question également de réactiver l’accord sécuritaire signé en 2018 entre le Niger, la Libye, le Tchad et le Soudan. Ramtane Lamamra était aussi en Mauritanie pour inviter le président Ghazouani à Alger.

La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye s’étaient tous réunis à Alger pour évoquer la stabilisation de ce pays. Ce mécanisme des pays voisins à l’arrêt depuis janvier 2020 a été relancé par Alger pour défendre une sortie de la crise libyenne loin de toute ingérence.

Lamamra s’est impliqué également en tant que médiateur dans le conflit du barrage de la renaissance en Éthiopie et s’est rendu trois fois en Tunisie depuis le 24 juillet.

Alger élargit son ministère des Affaires étrangères

Lundi, pour booster son action diplomatique, l’Algérie a créé sept postes d’envoyés spéciaux, dont l’un chargé de la question du Sahara occidental et du Maghreb, et l’autre des questions africaines, et en particulier la géostratégie de l’espace sahélo-saharien et de la présidence du comité de suivi de l’application de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Ces nominations reflètent les intérêts et les priorités de l’Algérie.

Ces nominations ont été accompagnées d’un vaste mouvement au sein du corps diplomatique : 70 nouveaux ambassadeurs ont été nommés, dont des jeunes, des femmes, et d’anciens hauts responsables y compris certains anciens ministres.

En l’absence de la diplomatie libyenne depuis la chute de l’ancien régime en 2011, ainsi que de l’Algérie depuis 2014, le Maroc a su profité de ce vide et a essayé de l’investir surtout au niveau du continent africain.

Entretien avec Hasni Abidi, politologue spécialiste des pays arabes et du Maghreb

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