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Gabon: un parc animalier pour faire vivre une ancienne ville minière [2/3]

Pour la survie de la ville de Bakoumba, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) qui exploite le manganèse, a décidé de reconvertir cette cité en grenier agricole du pays. Créé il y a bientôt 30 ans, le parc animalier de la Lékédi permet de maintenir certains emplois et une activité économique à Bakoumba.

« Bienvenue au parc de la Lékédi. C’est un parc animalier de 14 000 hectares créé par Comilog et Eramet », dit Eric Villaume. Le directeur de ce magnifique parc nous le fait visiter à bord d’un quad. Lékédi, c’est un mélange de forêt et de savane luxuriante. Unique parc animalier sécurisé du Gabon, il accueille une flore et une faune exceptionnelle, à commencer par des primates, dont Eric Villaume nous parle.

« On a 11 chimpanzés, tous issus du braconnage. Ce sont des orphelins qui ont été récupérés avec l’aide des autorités. On leur réapprend la vie en forêt, avec l’objectif ultime de pouvoir les relâcher un jour dans la nature. Là, vous avez la star du parc, c’est Jojo, notre gorille dos argenté, qui provient d’un zoo de Port Gentil et qui est en phase de réhabilitation aussi. »

► À lire aussi : Gabon: la ville de Bakoumba veut renaître, 30 ans après l’exploitation du manganèse

Diversité d’animaux rares

Lékédi, c’est surtout une colonie de 500 singes mandrill ainsi que des espèces rares et menacées comme le pangolin géant, les chats dorés, les panthères et plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Pendant la randonnée, nous tombons sur un troupeau de buffles.

« On a des groupes comme ça de buffles. Il y a plus de 300 buffles dans le parc. Suivant les saisons, ce sont des petits groupes – en ce moment, c’est plutôt des petits groupes – ; là il y a une dizaine, mais on peut arriver à des rassemblements de plus de 100 buffles au même endroit. »

« Bakoumba était même dénommée “Petit Paris” »

Le parc a été créé en 1993 par la Compagnie minière de l’Ogooué, la Comilog filiale du groupe français Eramet pour éviter à la ville de Bakoumba de sombrer. Deux ans auparavant, le Gabon avait décidé de ne plus faire transiter son manganèse par Bakoumba à destination de Pointe Noire au Congo.

Une décision catastrophique pour Bakoumba qui était un pôle industriel du manganèse se souvient Jonas Limete, l’actuel maire de la ville. « À l’époque du manganèse, il y avait beaucoup de gens, Bakoumba était même dénommée Petit Paris, parce que la ville était resplendissante. Il y avait beaucoup d’animations et d’activités. Aujourd’hui, le parc ne fait pas le poids, les populations sont pauvres. »

Consciente que le parc ne suffit pas, la Comilog, dans le cadre de sa responsabilité sociétale, vient de s’engager à financer plusieurs projets de développement pour faire renaître cette ville qui se meurt.

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