Arrêté le 29 avril à son domicile, l’ancien ministre, ancien député et chef du parti Front des patriotes pour la démocratie, Djimon Oré, a été condamné à 24 mois de prison ferme, une décision trop lourde selon avocat.
Avec notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé
Djimon Oré a été reconnu mardi « coupable pour outrages aux représentants de l’autorité publique et diffusion de fausses nouvelles » et condamné à deux ans de prison ferme.
Faisant le bilan des 61 années d’indépendance du Togo, le 27 avril dernier sur un média, l’ancien ministre de la communication avait traité le pouvoir togolais de « régime barbare », d’« oligarchie militaro- clanique » ; parlant de l’armée, Djimon Oré ajoute au cours de l’émission : « On a une armée d’occupation, qui n’est pas une armée du peuple, mais qui est entretenue et payée par les ressources des Togolais. C’est une armée de la Françafrique ». Il poursuit : « Notre pays le Togo est un camp de concentration nazis, ce n’est plus un territoire indépendant » avant d’appeler à « l’auto-détermination pour reconquérir l’indépendance qui passera par l’ouverture de la période de transition, pour sauver le Togo ».
Ces propos jugés diffamatoires ont conduit à son interpellation le 29 avril. Son avocat, Me Dieudonné Agbahè, juge le jugement sévère : « Tout ce que je peux dire, c’est que la décision a été un peu lourde. Raison pour laquelle, un appel a été relevé immédiatement après le prononcé du jugement. Je me suis rendu compte aussi aujourd’hui que le ministère public a relevé appel du même jugement, ce qui veut dire qu’il n’est pas, d’une manière ou d’une autre, d’accord avec la décision rendue. »
En attendant le procès en appel, l’ancien ministre de la Communication est déposé à la prison civile de Lomé.