LE JOURNAL.AFRICA
POLITIQUE SÉCURITÉ

Afrique: la région du Sahel souffre de la mort de Kadhafi

Pour d’aucuns, l’ancien président libyen, Mouammar Kadhafi était un terroriste et un dictateur dans la gouvernance de son pays. Ils ignorent sa contribution pour lutter contre le terrorisme. Après sa mort en Octobre 2011, les groupes terroristes islamistes menacent l’Afrique maghrébine et la région du Sahel. La France, un pays membre de l’OTAN qui a contribué à la mort de Kadhafi reconnaît avoir commis une erreur diplomatique grave.

En septembre 2001, après l’invasion de l’Irak, Kadhafi a eu peur de mourir comme Saddam Hussein. Il devient alors un adversaire résolu du terrorisme islamiste. Il s’est joint aux pays occidentaux dans la « guerre contre le terrorisme ». En 2006, la Libye est retirée de la liste américaine des États soutenant le terrorisme.

Kadhafi entendait jouer un rôle majeur dans la pacification du monde. Il voulait créer un Moyen-Orient sans armes de destruction massive. En décembre 2003, il abandonne tous les programmes libyens d’armement de destruction massive. La Libye collabore aussi avec les pays européens, notamment l’Italie, à la lutte contre l’immigration illégale.

A la tribune de l’ONU, lors d’une assemblée générale du 23 septembre 2009, le dirigeant libyen prononce un discours dénonçant les grandes puissances. Dans son discours fleuve, Kadhafi critique également le Conseil de sécurité des Nations unies et la CPI.

Tué pendant l’intervention militaire de l’OTAN

Au mois de Février 2011, la Libye de Kadhafi est durement frappée par le printemps arabe. L’armée libyenne a utilisé la force pour disperser les manifestants. Le sit-in se durcit en une rébellion quelques jours après. Du coup, les Libyens demandent la condamnation du président par la Cour pénale internationale (CPI).

Lire aussi: Les armes de Kadhafi, un legs mortel pour l’Afrique

Après l’ouverture du dossier d’enquête par la CPI, l’Interpol diffuse une alerte orange à l’encontre de Kadhafi. Ensuite, le Conseil de sécurité de l’ONU vote le 17 mars 2011, la résolution 1973 autorisant le recours à la force contre les troupes gouvernementales libyennes pour protéger les populations. L’intervention internationale empêche les forces de Kadhafi de gagner du terrain. L’OTAN, par ses raids aériens, soutenait les rebelles.

Le 9 septembre, à la demande de la CPI, Interpol émet un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi. Le 20 octobre 2011,  Mouammar Kadhafi quitte Syrte, dernier bastion tenu par ses partisans. Son convoi est obligé de changer de route par un tir des avions de l’OTAN, puis se retrouve piégé dans une embuscade. Il est mort ce même jour.

A lire aussi : Saadi Kadhafi, fils de l’ex-dirigeant libyen, sort de prison et quitte le pays

Pendant le sommet Afrique-France 2021, au cours d’une session questions-réponses, la Malienne Adam dit que ce qui se passe au Sahel est une conséquence de ce qui a été fait en Libye.

“Cette intervention où vous avez oublié l’existence de l’Union Africaine”, dit-elle à Macron.

Le président français acquiesce.

“Je partage ce que vous avez dit. En Libye, on n’a pas respecté la souveraineté du peuple et ceci est une erreur”,

souligne Macron.

“Monsieur le président, je vous rappelle que l’intervention militaire étrangère n’a jamais réglé les problèmes”, insiste la Malienne.

Eric Niyoyitungira.

Articles similaires

Cameroun: un pétrolier grec attaqué dans le port de Limbe, huit marins enlevés

RFI AFRIQUE

Niger: la Cour constitutionnelle déclare Mohamed Bazoum vainqueur du 2nd tour de la présidentielle

RFI AFRIQUE

Niger: aucune nouvelle des humanitaires enlevés

RFI AFRIQUE
Verified by MonsterInsights