En République démocratique du Congo (RDC), les violences se sont accentuées dans la région de Beni ces derniers mois et provoqué d’importants déplacements de population. Après avoir tout abandonné, certains parmi les déplacés n’ont nulle part où passer la nuit après des kilomètres de marche. Certains ont trouvé refuge dans des écoles comme par exemple à Oicha, à une trentaine de kilomètres de Beni.
Avec notre envoyé spécial à Oicha, Patient Ligodi
École primaire Adonga… Quelques valises usées, des bidons d’eau, des nattes et quelques habits au fond d’une salle de classe… Ce sont les affaires d’Apolina et de sa petite famille. Apolina a marché près de 30 kilomètres avant de rejoindre Oicha : « Des hommes armés sont arrivés. Ils ont tué un prédicateur. Ils ont tout brulé. Nous pleurons. Nos larmes coulent devant Dieu. Mais si nous ne rentrons pas comment allons-nous vivre ici ? Soit on reste ici et on meurt des maladies soit on rentre chez nous et on se fait massacrer ».
Edmond vient du Village de Kengele. Il est encore sous le choc : « lls ont tué près de chez moi. Dieu nous a protégé. Ils sont entrés chez mon voisin. Ils l’ont tué et ils sont partis. C’est comme si Dieu nous avait gardé sous ses ailes ».
Kahambo est arrivée ici, il y a à peine trois jours. Elle est obligée travailler dans le champ d’un habitant d’Oicha pour nourrir ses huit enfants. « Je dois travailler pour quelqu’un d’autre pour avoir un peu de feuilles de manioc ou des bananes plantains pour nourrir ces enfants-là que vous voyez, mais c’est très difficile d’avoir même du savon ou de l’huile ».
D’autres déplacements de populations sont signalés dans la région. Samedi dernier, au moins cinq civils ont été tués dans une nouvelle attaque attribuée aux combattants ADF, à Sumalebu, à l’ouest d’Oicha.
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