Le ballet diplomatique se poursuit à Tripoli. Après la visite de plusieurs responsables européens puis algériens, Moustapha Madbouli, le Premier ministre égyptien a tenu des entretiens mardi 20 avril à Tripoli. Ce premier déplacement depuis l’installation du nouveau pouvoir vise à poursuivre la normalisation entre les deux pays. Le Caire, grand soutien du maréchal Haftar, multiplie les gestes envers le nouvel exécutif. Dans le communiqué commun annoncé en conclusion des rencontres, l’Égypte reconnait le gouvernement d’union nationale comme l’unique pouvoir légal en Libye.
C’est un signal différent donné par l’Égypte au nouveau pourvoir libyen : « une lettre claire », qui affirme « le soutien de l’Égypte à l’unification et à la stabilité de la Libye », a déclaré le Premier ministre égyptien à son retour. Il était accompagné de onze ministres.
Le Caire, qui adopte là une nouvelle position plus équilibrée vis-à-vis de Tripoli, avait accueilli mi-février le premier déplacement officiel à l’étranger d’Abdelhamid Dbeibah, chef du gouvernement libyen par intérim.
À Tripoli, les deux Premiers ministres ont voulu redonné un nouveau dynamisme à leur relation bilatérale en redéfinissant les bases. Plusieurs mémorandums d’entente ont été signés dans différents domaines, notamment l’électricité et les télécoms. Un accord prévoit également la relance des liaisons aériennes par les compagnies nationales des deux pays. Ces vols ont repris mercredi 21 avril.
Sur le plan sécuritaire, les deux parties vont renforcer les patrouilles à leur frontière commune et échanger leurs données pour mieux lutter contre le terrorisme. Un accord dans le domaine de la santé permet également aux Libyens de se faire soigner dans les hôpitaux publics égyptiens.
Selon les autorités, l’ambassade égyptienne à Tripoli rouvrira ses portes après la fête de fin du ramadan.