Une douzaine d’opposants est en détention sous des chefs d’inculpation variés, parfois très graves, à quelques jours du scrutin présidentiel prévu le dimanche 11 avril. L’organisation de défense des droits de l’homme demande aux autorités béninoises de respecter le droit international et de clarifier la situation juridique de ces personnes.
Un nombre assez important d’opposants politiques, mais également de ce qu’on peut appeler des voix critiques à l’égard du pouvoir, qui ont été arrêtés ou détenus, certains pour associations de malfaiteurs, d’autres pour financement du terrorisme, comme c’est le cas de Reckya Madougou, et d’autres également au nom d’une loi sur le numérique qui a été adoptée en 2018. On peut légitimement s’interroger sur les motivations profondes de ces inculpations en amont d’une élection présidentielle qui se tient dans un climat particulier, puisque vous le savez, la plupart des opposants n’ont pas pu se présenter. Quand on voit la gravité des charges qui pèsent contre notamment Reckya Madougou, un financement du terrorisme, qui peut potentiellement rester de très longs mois en prison dans une situation juridique de détention provisoire, ce qui n’est pas acceptable. À plusieurs reprises, certains n’ont pas pu avoir accès à leurs proches. À plusieurs reprises, il nous a été rapporté que les discussions avec les avocats se s’étaient pas déroulées dans un cadre confidentiel, ce qui est évidemment contraire au droit international. Et il faudra que certaines choses soient clarifiées par les autorités sur la situation juridique et le fond des dossiers de ces personnes.
Fabien Offner, auteur du rapport d’Amnesty International